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France24/AFP
Au Pakistan, des islamistes lynchent à mort un membre d’une minorité religieuse
#Pakistan #islamistes #extremedroite #ahmadi #lynchages
Article mis en ligne le 19 avril 2025

Des centaines d’islamistes de partis d’extrême droite ont lynché à mort un homme appartenant à la communauté ahmadi, vendredi à Karachi.

Depuis des décennies dans le pays –qui a fait de l’islam sa religion d’Etat après la partition avec l’Inde– les Ahmadis sont victimes de violences, en raison de leur croyance en un prophète postérieur à Mahomet.

La Constitution les désigne comme non-musulmans depuis 1974 et une loi leur interdit depuis 1984 de s’affirmer musulmans et de propager leur foi.

Malgré tout, vendredi, jour de la grande prière musulmane, des Ahmadis se sont réunis dans un de leurs lieux de culte –qu’ils n’ont pas le droit légalement de nommer "mosquée"– à Karachi, la plus grande ville du pays sur la côte.

Ils ont alors été encerclés par plus de 600 personnes appartenant à plusieurs partis islamistes dont le parti d’extrême droite Tehreek-e-Labbaik (TLP), a constaté un journaliste de l’AFP. (...)

"Attaqué à coups de bâtons et de briques"

"Un membre de la communauté a été tué après que la foule l’a identifié comme un ahmadi et attaqué à coups de bâtons et de briques", a déclaré à l’AFP Mohammed Safdar, un haut responsable de la police locale.

Les membres du TLP –un parti qui appelle régulièrement ouvertement au meurtre de non-musulmans– ont scandé "mort aux Ahmadis", jusqu’à l’arrivée des forces de l’ordre.

Celles-ci ont décidé de placer "environ 25 Ahmadis en détention préventive" pour les protéger parce que leur vie était menacée", a ajouté Mohammed Safdar.

Régulièrement, au Pakistan, la police assure détenir des personnes parce qu’elles sont menacées par une foule dans un pays où une accusation de blasphème peut mener à un lynchage collectif.

Vendredi de nouveau, des journalistes de l’AFP ont vu un fourgon pénitentiaire, escorté par des véhicules de police, sortir du complexe où se trouvait le lieu de culte. La police négociait avec des centaines de partisans du TLP pour pouvoir quitter les lieux. (...)

Ces partis, qui comptent de très nombreux membres, bénéficient aussi souvent du soutien de la population (...)

Des partisans du TLP déposent régulièrement plainte contre des ahmadis au Pakistan, qui compte l’une des communautés les plus importantes au monde avec 400 000 à 500 000 membres.

Car, contrairement aux ahmadis d’autres pays, ils tombent sous le coup de la loi s’ils lancent l’appel à la prière ou se rendent en pèlerinage à La Mecque. Ils encourent une peine de prison de trois ans pour le simple usage de la formule de salutation habituelle "Salam Alikoum". (...)