« Assistance sexuelle ». Régulièrement, tel le serpent de mer, la question de « l’accompagnement sexuel pour les personnes handicapées » est remis au devant de l’actualité. Le premier mouvement, face à ces propositions, est souvent d’adhésion. Pourtant, cette mesure aux allures altruistes est porteuse de dérives inaperçues, aussi bien pour les personnes concernées que pour la société dans son ensemble.
On peut certes se féliciter de voir abordée au grand jour la question de la sexualité des personnes handicapées dans un contexte bienvenu d’affirmation de leurs droits. Mais faut-il espérer la régler par une « réponse » marchande qui exige la révision à la baisse de nos lois sur le proxénétisme ? Faut-il créer en France un emploi de nature sexuelle au moment où les femmes réaffirment plus que jamais leur droit de vivre libres de toute obligation en la matière ?
Plutôt qu’une ghettoïsation de plus, le véritable enjeu n’est-il pas celui de l’intégration pleine et entière des personnes handicapées, leur accès dans l’égalité à une vie sociale, affective et sexuelle ? En un mot la création, par nous toutes et tous, d’une société plus inclusive qui profitera à l’ensemble des citoyen.ne.s.
Les questions posées, éthiques, philosophiques, sont fondamentales. Existe-t-il un droit à la sexualité ? Peut-on donner une réponse marchande à la souffrance ? La prostitution, même « aménagée », peut-elle constituer un emploi à promouvoir ?
Face à ces interrogations, nos associations, Femmes pour le Dire Femmes pour Agir, qui accueille des personnes en situation de handicap, et le Mouvement du Nid, investi auprès des personnes prostituées, ont jugé bon de présenter leur analyse, loin des habituelles approches émotionnelles et sensationnalistes. (...)