
Des enseignants et chercheurs, dont Etienne Balibar et Pierre Zaoui, condamnent l’intervention policière qui s’est déroulée à l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm, dimanche 26 mai au soir, et appellent à la réouverture de tous les établissements d’enseignement supérieur.
Nous, enseignants, chercheurs, attachés au service public de l’enseignement et de la recherche et aux libertés démocratiques, condamnons l’intervention policière qui s’est déroulée à l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm, dimanche 26 mai au soir.
Cette intervention des forces de police, déployées à la demande de la direction de l’ENS-PSL, était dirigée contre les étudiants du comité Palestine qui occupaient une partie de l’établissement dans le but d’alerter sur la guerre en cours à Gaza, et de dénoncer les partenariats noués entre l’ENS-PSL et des entreprises impliquées dans les massacres commis par l’armée de l’Etat d’Israël. Cette occupation ne concernait que la cour principale de l’ENS, était parfaitement pacifique et n’entravait en rien les activités normales de l’établissement, séminaires, cours, fonctionnement des bibliothèques.
La direction de l’ENS a expliqué sa décision comme une réaction à une campagne sur les réseaux publiant le visage et le nom de certains membres du Conseil d’Administration de l’ENS recouverts de gouttes de sang. Nous désapprouvons sans ambiguïté de telles actions. Nous ne voyons pas cependant en quoi cette faute commise par certaines personnes sur les réseaux peut justifier la fermeture de l’établissement, et l’appel aux forces de l’ordre pour mettre fin à une mobilisation non-violente.
Ces événements s’inscrivent dans le contexte général d’une répression toujours plus grande du mouvement étudiant en faveur de la Palestine et pour le respect du droit international, comme en témoignent les décisions successives de fermeture des établissements et de recours aux forces de l’ordre, à Sciences Po, à la Sorbonne, à l’EHESS, et dans d’autres universités.
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Nous nous élevons contre toutes les formes de sanction qui s’exercent ou pourraient s’exercer à l’encontre des étudiants mobilisés.