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Alors que le bilan s’alourdit à Gaza, les autorités israéliennes craignent d’être accusées de génocide par la CIJ
#Israel #Hamas #Palestine #Gaza #Cisjordanie #CIJ
Article mis en ligne le 6 janvier 2024
dernière modification le 5 janvier 2024

« En général, il est difficile de prouver une intention de génocide parce qu’aucune déclaration publique en ce sens n’est faite pendant les combats », a expliqué un expert en droit international à l’université de Tel-Aviv. « Mais, il faudra qu’Israël explique pourquoi ces déclarations irresponsables sur le fait d’effacer Gaza ne reflètent pas une telle intention. »

(...) À la suite d’une requête déposée par l’Afrique du Sud la semaine dernière, les hauts responsables de Tsahal et du gouvernement israélien auraient été avertis par un expert juridique de premier plan que la Cour internationale de justice (CIJ) pourrait émettre une injonction obligeant le pays à cesser ses bombardements sur Gaza.

Haaretz a rapporté que « les services de sécurité israéliens et le bureau du procureur général sont préoccupés » par le fait que la Cour pourrait bientôt prendre des mesures pour imposer un cessez-le-feu afin de protéger la vie des civils.

Selon le journal, le chef d’état-major de Tsahal, Herzl Halevi, fait partie de ceux qui ont été avertis que la requête de l’Afrique du Sud pourrait aboutir ; une audience sur la manière dont le gouvernement devrait traiter la question s’est tenue lundi au ministère israélien des Affaires étrangères. (...)

Au moins 21 978 Palestiniens ont été tués et 57 697 ont été blessés dans les attaques aériennes et terrestres sur Gaza, depuis que Tsahal a commencé ses bombardements en représailles à l’assaut du Hamas sur le sud d’Israël, le 7 octobre, et qui a tué 1 139 personnes.

De hauts responsables israéliens ont fait de nombreuses déclarations suggérant que leur objectif principal était de nettoyer Gaza et la Cisjordanie de tous les résidents palestiniens. Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a déclaré lundi que les combats constituaient une « opportunité » pour les habitants de Gaza de partir et pour Israël d’étendre ses colonies dans les territoires palestiniens occupés.

Auparavant, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a précisé que l’objectif était la « migration volontaire » des Palestiniens, tandis que le président Isaac Herzog a affirmé que tous les civils de Gaza étaient « responsables » de l’attaque du Hamas. Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a menacé que l’armée punirait collectivement les Palestiniens de Gaza, qu’il a qualifiés d’« animaux humains », pour l’attaque du 7 octobre.

Le professeur Eliav Lieblich, expert en droit international à l’université de Tel-Aviv, a expliqué à Haaretz que de telles déclarations pourraient être considérées par la CIJ comme des preuves de l’intention de nuire aux civils de Gaza. (...)

L’auteure et militante Naomi Klein a souligné que s’il ne reconnaît pas l’autorité de la Cour pénale internationale (CPI) — qui enquête sur les accusations de crimes de guerre et poursuit les individus —, Israël fait en revanche partie de la Convention sur le génocide qui permet à la CIJ de traiter les différends judiciaires entre les pays, y compris lorsqu’ils sont accusés de génocide. (...)

La CIJ examine également une plainte déposée par l’Ukraine concernant l’invasion russe, et une autre contre le Myanmar concernant la persécution de la minorité des Rohingyas.

« La plainte de l’Afrique du Sud vise à ajouter Israël à ce groupe très peu recommandable et, par conséquent, à embarrasser les États-Unis en tant qu’alliés », a affirmé Lieblich à Haaretz.

Bien qu’une majorité d’Américains soit favorable à l’appel au cessez-le-feu à Gaza, le gouvernement des États-Unis a continué à apporter un soutien militaire à Israël et à défendre ses actions. (...)