Au prétexte d’aider les pays du Sud à s’adapter au réchauffement climatique, les pays riches — dont la France — les enferment dans de dangereux prêts, révèle une étude menée par Oxfam et Care, publiée le 6 octobre. Les deux ONG montrent que les financements climatiques sont bien en deçà des 116 milliards de dollars (99 milliards d’euros) promis en 2022 : moins d’un tiers de la somme annoncée (soit entre 24 et 30 milliards d’euros) a réellement été accordé aux nations du Sud, plus durement frappées par le dérèglement du climat.
Pire : près des deux tiers de ces financements ont été accordés sous forme de prêts à des taux d’intérêt standards. Au risque de transformer l’aide en « piège » : selon les estimations d’Oxfam et de Care, les pays en développement remboursent 7 dollars pour chaque 5 dollars d’aide reçus. En 2022, les pays en développement ont reçu 62 milliards de dollars (52 milliards d’euros) de prêts climatiques. Ces derniers devraient générer jusqu’à 88 milliards de remboursements, ce qui représente un « différentiel » de 42 % à la faveur des pays créanciers. (...)