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France24/AFP
Affaire Bétharram : trois hommes suspectés de viols aggravés placés en garde à vue
#Betharram #Bayrou #Mediapart #enseignementprive #viols #agressionssexuelles #maltraitances
Article mis en ligne le 21 février 2025

Le parquet de Pau a annoncé, mercredi, que trois hommes ont été placés en garde à vue pour des faits présumés de "viols aggravés, agressions sexuelles aggravées et/ou violences aggravées" s’étalant "entre 1957 et 2004", dans le cadre de l’enquête sur Notre-Dame-de-Bétharram.

Accélération après un an d’investigations. Trois hommes ont été placés en garde à vue, mercredi 19 février, dans l’affaire des violences physiques et sexuelles au sein de l’établissement catholique Notre-Dame-de-Bétharram à Pau, dans le sud-ouest de la France. Ces premières mises en cause concernent des hommes nés en 1931, en 1955 et en 1965, pour des faits présumés s’étalant "entre 1957 et 2004", selon le procureur de la République à Pau, Rodolphe Jarry.

"Enfin, quelque chose de très fort se passe", c’est "une immense victoire, la concrétisation d’un combat de 15 mois", a déclaré à l’AFP Alain Esquerre, porte-parole du collectif de plus d’une centaine de plaignants. (...)

Le collectif des victimes de Bétharram a recensé à ce jour 132 plaintes, soit une quinzaine de signalements supplémentaires en quelques jours. Le parquet en confirmera le nombre total à l’issue des gardes à vue qui peuvent durer jusqu’à 48 heures, a indiqué le procureur. Parmi ces plaintes, "rares" sont celles qui ne sont pas frappées par la prescription, estime Alain Esquerre, qui indiquait en juillet que deux laïcs toujours en vie et un prêtre décédé étaient particulièrement visés.

Bayrou, dans la tourmente, dit "tout ignorer"

Depuis deux semaines, le scandale Bétharram éclabousse le Premier ministre, François Bayrou, dont plusieurs des enfants ont été scolarisés dans le passé dans cette institution béarnaise, où son épouse a enseigné le catéchisme. (...)

L’inspecteur académique, qui concluait à l’époque que les élèves n’étaient pas "brutalisés" à Bétharram, a exprimé mercredi des regrets, estimant que son rapport de trois pages "ne tient pas la route actuellement".

Ses propos, rapportés par la Cellule investigation de Radio France, ont "sidéré" et "scandalisé" Alain Esquerre, qui estime que "si ce monsieur avait fait son travail, son rapport aurait fait scandale, le procureur aurait été saisi et on aurait évité tous les viols et violences perpétrés ensuite pendant une dizaine d’années au sein de l’établissement".
Une commission d’enquête parlementaire votée

À l’Assemblée nationale, la création d’une commission d’enquête "sur les modalités du contrôle de l’État et de la prévention des violences dans les établissements scolaires" a été votée à l’unanimité, mercredi, en commission des affaires culturelles et de l’éducation.

Le périmètre de cette commission, dont la création doit encore être officiellement actée, "vise à protéger tous les élèves de notre pays", a déclaré devant la presse le député LFI Paul Vannier, qui a de nouveau accusé mardi François Bayrou de "mensonge" et d’avoir "changé par trois fois déjà (sa) version" des faits dans cette affaire.

La Commission indépendante sur les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) a demandé pour sa part un audit global sur les dispositifs d’alerte existants dans les établissements accueillant des enfants, estimant que "Bétharram n’est pas un cas unique".

Cette commission indépendante, chargée de conseiller le gouvernement pour la lutte contre la pédocriminalité, rappelle avoir préconisé "dès 2023 que le dispositif de remontées systématique d’alertes en cas de violences sexuelles dans les établissements sportifs soit étendu pour tous les lieux qui accueillent les enfants".