
Des centaines de personnes se sont réunies jeudi, place de la République, en soutien aux Palestiniens, malgré l’interdiction de manifester. Dans la foule, rapidement dispersée par les forces de l’ordre, beaucoup de jeunes avaient répondu à l’appel des réseaux sociaux.
(...) Quelques heures plus tôt, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin avait ordonné aux préfets l’interdiction systématique des « manifestations pro-palestiniennes, parce qu’elles sont susceptibles de générer des troubles à l’ordre public » (...)
Sur la place de la République, bon nombre de manifestant·es esquivent le fait que les attaques du Hamas ont ciblé un très grand nombre de civils – ce qui n’était jamais arrivé, dans ces proportions, jusqu’au 7 octobre. Les réponses des personnes présentes, souvent très jeunes, sont parfois confuses. D’autres insistent pour recontextualiser les événements dans le temps long. (...)
Peu d’organisations politiques (...)
Sur la place, les banderoles d’organisations sont rares. Seuls quelques petits partis d’extrême gauche sont venus afficher leur soutien, comme Révolution permanente (RP) et le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) – ce dernier est visé par une enquête pour « apologie du terrorisme », a annoncé mardi Gérald Darmanin.
Anasse Kazib, le porte-parole de RP, trouve « scandaleux » que les manifestations propalestiniennes aient été interdites (...)
« Un mort palestinien c’est aussi grave qu’un mort israélien, ce sont des deux côtés des civils », rappelle aussi Leïla, une Palestinienne de 19 ans, arrivée en France il y a deux ans. Elle est venue aujourd’hui avec une amie libanaise, mais non sans inquiétude, car « en France, les manifestations sont souvent violentes ». (...)
Rapidement, les forces de l’ordre se mettent en place. Après les premières sommations – étouffées par les slogans des manifestant·es –, elles engagent la dispersion de la foule. Mais l’usage d’un canon à eau et de gaz lacrymogènes, tout comme les charges des policiers, n’entament pas la motivation des plus investis.
Alors que la foule s’est largement dispersée aux alentours de 19 h 30, quelques groupes épars continuent de scander des slogans face aux policiers qui bloquent les avenues adjacentes. (...)
À Paris, 24 verbalisations et 10 interpellations ont été effectuées parmi les quelque 3 000 personnes présentes, selon les chiffres de la préfecture de police. D’autres rassemblements également interdits ont eu lieu jeudi soir, notamment dans le centre de Rennes (Ille-et-Vilaine) et à Toulouse (Haute-Garonne).