
Quatre mois après le passage du cyclone Chido, le président Emmanuel Macron était en déplacement à Mayotte lundi pour soutenir la reconstruction de l’île. Il a notamment annoncé l’opération "Uhura Wa Shabat" ("mur de fer", en mahorais) pour lutter contre l’immigration irrégulière. Le président a également annoncé la "création d’une zone d’attente pour étrangers en situation irrégulière"
Face aux élus réunis dans l’hémicycle du conseil départemental de l’île, le président français a annoncé le lancement de l’opération Uhura Wa Shabat ("mur de fer", en mahorais). Un dispositif qui vient concrétiser des annonces déjà faites par l’ex-ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, en février 2024.
Ainsi, pour lutter contre la situation migratoire, qualifiée "d’anormale" par le chef de l’État, plusieurs dispositifs doivent être mis en place "d’ici la fin de l’année". De nouveaux radars visant à détecter les embarcations de migrants vont être rachetés car la plupart ont été endommagés par le cyclone Chido. Le nombre d’intercepteurs, les bateaux utilisés par les forces de l’ordre, va augmenter de huit à treize. En 2024, le LIC [une branche de la préfecture qui lutte contre l’immigration illégale, ndlr] a intercepté 494 kwassas - les embarcations utilisées par les migrants pour parcourir les 70km d’océan qui séparent les Comores de Mayotte -, et depuis le début de l’année 2025, elle en a interpellé 93. (...)
Le président a également annoncé la "création d’une zone d’attente pour étrangers en situation irrégulière", le "renforcement de la coopération entre services de renseignements", un "état-major de lutte contre l’immigration" et la "montée en force" du groupe d’action opérationnel (GAO), l’unité de la police nationale à Mayotte spécialisée dans la lutte contre l’immigration clandestine, "pour intervenir plus vite et plus fort". "Il y aura aussi des recrutements de moyens humains" a promis aux élus le chef de l’État à propos de ce plan qui doit "avoir tous ses effets à l’horizon début 2026". (...)
agrandissement du centre de rétention administratif (CRA), qui doit évoluer de 250 à 354 places d’ici 2027.
5 216 migrants ont été expulsés de Mayotte au premier trimestre de 2025
Et l’annonce de cette opération a été accompagnée d’un projet de loi organique. Présenté lors du conseil des ministres présidé par Emmanuel Macron depuis l’avion en route vers la Réunion le soir du 21 avril, il prévoit de durcir les conditions d’accès au séjour, étendre l’aide au retour volontaire ou encore faciliter les évacuations d’habitats insalubres dans les bidonvilles.
Le texte de loi propose de rendre possible le retrait des titres de séjour des parents "du fait de faits commis par leurs enfants". (...)