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France24/AFP
À Hong Kong, l’un des derniers partis d’opposition se saborde face à une "immense" pression
#HongKong #Chine #repression
Article mis en ligne le 30 juin 2025

L’un des derniers partis d’opposition encore actifs à Hong Kong, la Ligue des Sociaux-Démocrates (LSD), s’est officiellement dissous dimanche, après cinq années de répression politique menée par Pékin.

Sans bruit et sans remous, le rideau tombe sur les dernières forces pro-démocratie à Hong Kong. L’un des derniers partis d’opposition encore actifs dans le territoire chinois s’est officiellement dissous, dimanche 28 juin. Sa dirigeante a évoqué une "immense pression politique", alors que la Chine mène depuis plusieurs années une intense répression contre les voix dissidentes.

"Face à une pression politique immense et après mûre réflexion, notamment sur les conséquences pour nos membres et camarades, nous avons pris la difficile décision de nous dissoudre", a déclaré dans un communiqué la Ligue des Sociaux-Démocrates (LSD). (...)

Interrogée sur d’éventuelles pressions exercées par des intermédiaires de Pékin, Chan Po-ying s’est refusée à tout commentaire. (...)

La LSD, fondée en 2006, était à une époque considérée comme la faction radicale du mouvement prodémocratie à Hong Kong. Le parti a aussi critiqué les inégalités sociales et économiques dans une ville ayant parmi les plus importants écarts de richesse au monde (...)

L’image de fauteuse de troubles de la LSD s’était atténuée dans les années 2010, lorsque des partis plus jeunes et plus radicaux avaient émergé pour contester la mainmise chinoise.

Son déclin a commencé lorsque Pékin a imposé une loi de sécurité nationale à Hong Kong en 2020, après des manifestations prodémocratie massives l’année précédente que les dirigeants chinois ont vues comme un défi à leur pouvoir.
"Survivre"

La Chine et le pouvoir hongkongais ont affirmé que cette loi était nécessaire pour calmer les troubles politiques, mais pour de nombreux critiques, le texte a permis d’étouffer les dissidents et de restreindre les droits des citoyens. (...)

"Je ne crois pas que Hong Kong évoluera vers un système démocratique dans un avenir proche. Je ne veux pas nourrir de faux espoirs", a déclaré dimanche la présidente du LSD, indiquant avoir perdu foi dans le cadre du "Un pays, deux systèmes" qui avait régulé la rétrocession de l’ancienne colonie britannique à la Chine en 1997.

Six membres du parti ont été emprisonnés au cours des cinq dernières années, selon la LSD.

Chan Po-ying a salué sa formation pour avoir été le premier parti hongkongais à avoir fait de l’égalité LGBT+ un sujet central. "J’espère sincèrement que, dans le futur, il y aura toujours des voix dans la société qui défendront les marginalisés", a-t-elle ajouté.

Elle a appelé la population "d’un côté à survivre et de l’autre à essayer d’exercer ses droits de citoyen".

Plus aucun opposant au Conseil législatif (...)

Le LSD est l’un des derniers grands partis d’opposition en date à disparaître. Le parti civique a cessé ses activités en 2023 et le parti démocrate a entamé en février un processus de dissolution. (...)

Pour Maya Wang, de l’ONG de défense des droits humains Human Rights Watch, la dissolution de la LSD montre le niveau de la répression menée à Hong Kong par la Chine.

Selon Fernando Cheung, le porte-parole d’Amnesty International Hong Kong Overseas, la dissolution du LSD "vient souligner la quasi-élimination des partis politiques pan-démocratiques et des organisations de la société civile de Hong Kong".