
Notre sérénité ultime se cacherait-elle dans les théâtres antiques ? Le pays en a vu certes d’autres tempêtes, mais cette fois c’est décidément une météo inhabituelle. Le Péloponnèse, Athènes et les îles de la mer Égée ont subi ces derniers jours les dégâts du passage de... “Zorbás”, nom donné par euphémisme au medicane qui frappe encore la Grèce. Dépression subtropicale ayant évolué depuis quelques heures en medicane, contraction de “mediterranean” et “hurricane”. La météorologie, le temps seulement de quelques heures, elle a effacé alors tous nos autres... bouleversements “climatiques”, voire, l’amertume contemporaine généralisée. Pluie et vent !
Temps triste comme on dit, et le peuple se pénètre bien de la misère de notre synchronie interminable entre chômage et naufrage. Déjà tant de talents avariés sont dépréciés au même titre que l’espoir. Le régime de la escroquerie politique nommée SYRIZA se durcit, sans doute pour préparer le terrain aux prochains “bravoures” des présumés futurs “gouvernants” de la Nouvelle Démocratie de Kyriákos Mitsotákis, somme toute variante de la même... tromperie politique. Le système politique grec est mort, plus exactement la politique est morte... et le système, qui se passe désormais ouvertement des ajustements et des recouvres “démocratiques”, se porte il faut dire de mieux en mieux en apparence... sauf qu’il est plus pressé que jamais d’en finir, avec nous tous.
Naomi Klein avait déjà souligné combien le principe systémique fondamental est simple : pour les pays en “crise” ayant désespérément besoin d’une “aide” urgente. Entre les politiques de privatisation et de libre-échange promues en même temps que le dit “sauvetage financier”, tout forme alors un ensemble complet, les pays n’ont d’autre choix que d’accepter le paquet dans la série : “Voulez-vous sauver votre pays ? Vendez-le.”
Et le pillage se met en place. (...) Les rapaces installés aux commandes ont écrasé les salaires, les pensions, et ainsi brisé l’entrepreneuriat grec, ainsi le pouvoir d’achat de la population a sombré. Cela se nomme aussi une dévaluation interne “justifiant” au demeurant les emprunts exorbitants à faire payer au peuple grec. (...)
la majorité de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et la richesse, elle est collectée pour rester entre les mains de seulement quelques-uns. Naufrages, tempêtes et beaux oiseaux marins au pays si visité d’après un imaginaire touristique de plus en plus distant, entre les “réalités” fréquentées et le pays réel.
Ce dernier temps, on observe également un durcissement de la politique gouvernementale, perceptible depuis le remaniement effectué en aout dernier. Une autocratie qui ne se cache plus et une présence plus forte de l’État policier pour ce qui tient du contrôle des opinions et des résistances. Et en même temps, un chaos attisé, sinon provoqué, entre les agissements des néonazis pseudo-patriotes de l’Aube dorée, et de ceux issus de l’éventail anarchisant et de l’extrême supposée gauche largement compatible de la Sorosphère. Et enfin, l’explosion de la criminalité de toute sorte, sans oublier le poids du problème migratoire, tout pèse de son poids insupportable sur les événements et sur les mentalités.
Le corps social grec doit être surtout, démembré, poltron, haineux, désuni, cloisonnée et de surcroît, lutant pour sa survie au jour le jour, histoire de ne plus pouvoir exister politiquement autrement qu’à travers ce simulacre de la représentativité des partis zombis, au demeurant interchangeables si besoin. Le régime tient aussi par le biais d’un “Parlement” politiquement pornographique, et d’une caste politique “se prostituant” volontairement aux mains des “proxénètes” visibles et invisibles des Puissances étrangères.(...)
Samedi, Zorbás abordait le sud de la Grèce, avec des vents d’une intensité correspondant à une tempête tropicale dont le centre du système s’est clairement entouré d’une ceinture convective rendant visible ce qui s’apparente à un œil.
Après avoir touché le Péloponnèse entre vendredi soir et samedi, puis les îles des Sporades et de l’Eubée, les intempéries ont aussi concerné Athènes avec plus de 50 mm en 24h et de violentes rafales de vent dépassant les 100 km/h, occasionnant inondations et coulées de boue. Par ailleurs, des vagues de 5 à 8 mètres sont observées sur le littoral, causant d’importantes submersions marines. Grèce tropicale ! (...)
“Heureusement il n’y a pas eu de morts ni de blessés, pour le reste, nous avons perdu quatre voiliers... et c’était notre dernière semaine de la saison. Une fois sortis de l’eau, les bateaux vont être réparés sur place par nos propres équipes, alors...vivement 2019”, nous disent-ils les experts de la compagnie. Touristes comme habitants réalisaient des selfies sous une pluie alors fine, décidément, notre dernière sérénité résiderait-elle plutôt dans les théâtres antiques, surtout à Épidaure. Zorba le Grec.