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Zoé Konstantopoulou : “On instaure en Europe un état d’urgence antidémocratique”
Article mis en ligne le 5 février 2016

(...) Zoé Konstantopoulou, qui intervenait dans la session « Crise économique et austérité : un état d’urgence antidémocratique ? », a souligné le fait que « depuis 2010, la démocratie en Grèce, lentement mais régulièrement, est suspendue pour être remplacée par un nouveau régime, le régime des mémorandums, » instauré par les gouvernements grecs et la troïka. « Un régime, selon elle, dans le cadre duquel chaque gouvernement assume l’engagement d’adopter des politiques précises fixées dans le mémorandum, en échange de prêts destinés au remboursement de la dette publique présumée du pays. Le parlement est contraint de légiférer en violation du mandat populaire et des droits de l’homme pour mettre en œuvre ces politiques. Et la Troïka, par l’intermédiaire de son personnel - nommé et non élu - détient le pouvoir de superviser et de surveiller les politiques menées dans le pays ».

(...) . Les représentants élus du peuple ne peuvent faire semblant de ne pas avoir le choix. En aucun cas la tradition de la démocratie, de la souveraineté du parlement, de l’État de droit et la disparition des droits humains fondamentaux ne peuvent être un choix. Ni le sacrifice d’hommes et de générations entières pour sauver les banques et les banquiers. Ni la violation du mandat populaire pour satisfaire les créanciers. »

« Un état d’exception contraire à la démocratie se met en place en Europe, a souligné Zoé Konstantopoulou, avec la crise économique pour prétexte et comme instrument, l’austérité, la dette publique et le refus de la BCE de fournir des liquidités. L’objectif est la disparition des procédures démocratiques et parlementaires, la destruction des droits de l’homme, et l’asservissement des populations, dont les gouvernements doivent obéir à des directives provenant d’organismes qui ne relèvent d’aucune légitimité démocratique, qui ne sont soumis à aucune procédure de transparence ni à aucune obligation légale de rendre des comptes. » (...)

En ce qui concerne les travaux et les conclusions de la Commission pour la vérité sur la dette publique, elle a mentionné le fait que le gouvernement grec et le nouveau président du parlement ont déchaîné une chasse aux sorcières contre la commission, mais elle a aussi rappelé les points fondamentaux des conclusions préalables.

Zoé Konstantopoulou a clos son intervention en évoquant le devoir de résistance face à ces chantages et à la violence économique qui étouffe la démocratie (...)