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L’Humanité
"Votre fatwa ne s’applique pas ici" de Karima Bennoune : L’hymne à la vie des musulmans qui combattent le djihadisme
Article mis en ligne le 28 mai 2018

Le Festival TransMéditerranée organise une soirée à bien des égards exceptionnelle, en recevant pour une rencontre-débat une personnalité internationale, Mme Karima Bennoune, à Grasse, mardi 29 mai à 18h 30 à la Villa Fragonard.

(...) Le livre de Karima Bennoune est poignant et, sans doute dérangeant pour ceux nombreux aux Etats-Unis et en Europe qui connaissent peu ou mal les réalités des pays musulmans souvent présentés comme un bloc qui serait monolithique, fanatisé et dangereux.

Ce que nous montre Karima Bennoune, avec chaleur mais sans jamais tomber dans l’irénisme, ce sont des femmes et des hommes, des enfants aussi, des anciens -musulmans pratiquants ou non, croyants ou pas, mais se revendiquant tous héritiers d’une culture musulmane qu’ils connaissent- qui s’opposent aux terroristes fondamentalistes non pas par des discours, mais par des actes et, bien souvent, au péril de leur vie.

Le titre même de l’ouvrage « Votre fatwa ne s’applique pas ici« est la réplique que fait Sona, une jeune fille, à des zélotes dans un drame historique pakistanais à l’intrigue actuelle autour de Bulha Shah, poète soufi et philosophe du XVIIème siècle.

Si en France, jouer une telle pièce n’implique aucun danger, c’est tout le contraire au Pakistan où entre 2007 et 2010, 8000 personnes ont été assassinées et où le pays a subi 44 attaques terroristes pour la seule année 2010.

Effectivement, là, la création est l’arme par excellence contre l’obscurité.(...)

Qu’il s’agisse du Pakistan ou de l’Algérie, mais le constat vaut pour tous les pays musulmans où elle s’est rendue et a écouté, Karima Bennoune donne à voir et à entendre de l’intérieur la complexité des situations, sans facilité, sans raccourci commode. Loin de tous nos clichés.

Elle se fait la porte-parole de celles et ceux qui, en turban ou tête nue, les cheveux au vent ou voilées, résistent, très souvent seules et seuls, loin de pays occidentaux où ils sont ignorés, quand ce n’est pas lâchement abandonnés