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Greek Crisis
Voie sacrée
Article mis en ligne le 13 novembre 2018
dernière modification le 12 novembre 2018

Les événements se succèdent et se ressemblent trop. Le rythme de la dite actualité est plus qu’effréné. Le sens commun, celui des mortels en tout cas, n’arrive plus à suivre tous ces faits et gestes des marionnettes du système, et encore moins à réagir. Les gouvernements privatisés et globalisés, et qui tentent de détruire un par un les pays, les nations et leur culture ; ils accélèrent alors ce processus pour lequel très exactement ils ont été programmés. Et déjà, sept années d’existence plutôt amère pour ce blog, inauguré en octobre 2011. Tenir coûte que coûte durant toute... cette brève éternité. Pérennité pourtant et si possible lucidité. Vue autant imprenable sur l’histoire, comme depuis les Météores et leurs monastères en terre de Thessalie.

ans une conférence de presse surprise mardi 6 novembre en compagnie de l’archevêque Ierónymos, chef de l’Église, Aléxis Tsípras a annoncé leur accord présenté comme “historique et bénéfique pour les deux parties”, portant entre autres sur le statut des membres du clergé, qui ne seront plus considérés comme des fonctionnaires payés par l’État. Ils seront rémunérés par une caisse qui se mettra en place, prétendument gérée de façon indépendant, l’État s’engage ainsi à verser à l’Église via cette structure une subvention annuelle équivalant aux traitements actuels du clergé, soit près de 200 millions d’euros.

Les événements se succèdent et se ressemblent. Cependant, sous le masque d’une certaine sagesse et alors beauté subsistantes aux Météores ou même à Delphes, l’agenda globalisant est en marche, s’agissant comme l’écrit ailleurs Nicolas Bonnal, de “la perversion récente des élites est une réalité de terrain objective. On est ici dans la théorie de la constatation, pas de la conspiration”. Signe des temps, sur certains murs d’Athènes, le nom du financier Georges Soros est désormais mentionné, puis rayé... question sans doute d’agenda, ailleurs, et c’est nouveau, on distingue le nom de Matteo Salvini apparaissant sur certaines surfaces toujours à Athènes, “glissement” des mentalités par exemple d’après les medias autorisé ? Digne et vieux pays des marbres et des oliviers... passé sous les hospices du nouveau siècle. (...)

Sauf que les apparences ne suffisent même plus pour demeurer longtemps trompeuses. Cette mesure a suscité la colère des popes lesquels n’ont pas été associés à ces négociations. Dans un communiqué publié mercredi, l’Union du clergé de base, a d’ailleurs demandé l’annulation de cet accord. Ierónymos s’est même senti obligé à consentir à une certaine reculade, même verbale, précisant “qu’il s’agit d’un projet d’accord et non pas d’un accord finalisé”. Parmi les Métropolites (Évêques), certains se sont d’ores et déjà déclarés opposés à l’accord, d’autres par contre l’ont approuvé (presse grecque du 8 novembre).

Cependant, pour tous ceux du bas clergé la coupe est pleine, si l’on en juge par leur communiqué publié au soir du 7 novembre à travers toute la presse grecque :

“Ça suffit. Nous appelons les éminents Métropolites de l’Église de Grèce à rester à la hauteur des circonstances en annulant de concert l’accord conclu depuis en réalité longtemps, entre le chef de l’Église et le Premier ministre. L’Association Sacrée des ecclésiastiques de Grèce, s’engagera dans la lutte pour que l’obligation contractuelle de l’État envers les popes, d’ailleurs en échange de ce que l’Église a offert à l’État ; puisse se maintenir.”

“Nos réactions vont alors être massives et sans précédent dans l’histoire grecque. Le simple prêtre, de la Crète à Évros en Thrace, des îles Ioniennes à celles du Dodécanèse, il se révoltera rejoignant notre cause, car il ne s’agit pas seulement que de maintenir certains droits éphémères, mais de préserver toute notre tradition orthodoxe grecque. D’ailleurs, c’est bien le prêtre de base qui fait face et alors sur le terrain il ne fait que subir autant que nos frères laïcs, tout ce fardeau de la crise, et qui continue à contribuer et à coordonner bon nombre d’actions bénévoles en faveur des plus défavorisés.” (...)

Les propos tenus publiquement dans ce pays sont ainsi de plus en plus virulents. Et en cette Fête nationale grecque du 28 octobre. Le pays réel a célébré le NON devant l’ultimatum de Mussolini en 1940, puis, la victoire grecque qui a duré jusqu’à l’intervention de l’Allemagne en avril 1941. Ainsi, à Athènes, scènes alors observées, on a arboré le drapeau et on a interpellé à l’occasion les policiers sur les faits de trahison de la caste des politiciens par exemple sur la Place de la Constitution.

28 Octobre 2018 donc, et la situation devient de nouveau très tendue dans les Balkans. Ce même 28 octobre 2018, les forces spéciales de la Police albanaise sous le contrôle directe du Premier ministre Edi Rama, ont assassiné un patriote grec, Konstantinos Katsífas âgé de 35 ans Il avait arboré le drapeau grec dans son village grec (minorité grecque de l’Épire du Nord en territoire albanais, toujours persécutée par les autorités albanaises) de Vouliarátes, localité situé à quelques kilomètres de la frontière avec la Grèce. La version albanaise des faits évoque un échange de tirs entre Katsífas et les forces spéciales, cependant, les enquêteurs observateurs de la Police grecque n’ont pas été admis (Katsífas avait aussi la nationalité grecque) tandis que la Grèce de Tsípras n’a guère montré d’intérêt pour cette grave et dramatique affaire, et surtout, le corps n’a été rendu à la famille que dix jours après et ceci, suite à l’intervention auprès du gouvernement Edi Rama, d’abord des élus de la minorité grecque et ensuite du Président albanais Ilir Meta.

En Grèce, les réactions ont été nombreuses, images ainsi furtives d’une nouvelle période très instable, comme à Thessalonique, durant cette manifestation en réponse à l’assassinat de K. Katsífas, événement catalyseur comme tant d’autres en ce moment on dirait pour les mentalités de nouveau en gestation. Les obsèques ont eu lieu avec la participation de nombreux Grecs de la minorité des Épirotes du Nord mais aussi des compatriotes venus de Grèce, sous un climat de terreur lorsque la Police albanaises a interpelé certains des participants. Edi Rama a tout de même déclaré que “tous ceux qui se sont rendus aux obsèques de Konstantínos Katsífas sont des porcs”, presse grecque de la semaine.

Ainsi, le comportement des gouvernants d’Albanie se présente prétendument sur la ligne du respect des droits lorsque ses interlocuteurs d’en face sont ceux de l’UE, puis, une politique d’épuration ethnique et d’un nationalisme alors exacerbé très balkanique sur le terrain, il faut autant le signaler (...)

les agissements actuels des gouvernants sont autant anticonstitutionnels que leur politique en matière de mise à sac des richesses du pays par les rapaces de la finance internationale. Ainsi, en matière d’Éducation, l’article 16 de la Constitution grecque stipule que “l’instruction constitue une mission fondamentale de l’État, et a pour but l’éducation morale, culturelle, professionnelle et physique des Hellènes, le développement d’une conscience nationale et religieuse ainsi que leur formation en citoyens libres et responsables”.

D’où toute cette ultime urgence pour Tsípras et pour sa bande que de modifier la Constitution, sans cesse violée d’ailleurs depuis 2010 par tous les gouvernements sous la Troïka. (...)