
Il y a le soleil du printemps.
Il y a les retrouvailles dans le grand hall, et les présentations.
Il y a les jeunes, un peu intimidés au milieu de tous ces gens, souriants mais très sérieux.
Il y a les regards scrutant la salle parce qu’on ne se connaît pas encore mais qu’il faut tout de même se reconnaître.
Il y a les uns qui bavardent, debout.
Il y a les autres qui leur demandent de s’asseoir car il faut commencer.
Il y a les discours des élus, qui seront très brefs puisqu’on les a suppliés de faire court, et que l’on écoute patiemment pendant de longues minutes, sans râler, parce que l’on est d’accord.
Il y a le spectacle interprété par une troupe de jeunes sans-papiers ou fraîchement régularisés, qui jouent la bêtise crasse de l’administration et de la police, comme si on y était. (...)
Il y a les discours des militants que l’on applaudit parce que, sans eux, on ne serait pas là.
Il y a le discours d’une lycéenne sans-papier qui sait trouver les mots justes pour dire la peur, l’angoisse et l’espoir de tous ses camarades.