
La justice française étudie le cas de cet homme, condamné à douze ans de prison en Italie pour des faits de violence lors de manifestations, et arrêté le 8 août en Bretagne.
Vincent Papale a été arrêté jeudi 8 août à Saint-Gravé, dans le Morbihan. C’est du moins le nom qui figurait sur un document que les policiers de la brigade nationale de recherche des fugitifs ont trouvé sur lui ce matin-là, alors qu’il allait travailler.
Pour ses amis de Rochefort-en-Terre, Malansac et autres villages du pays de Questembert, c’était simplement Vincent, ou alors Vincenzo, puisque ce peintre en bâtiment de 46 ans, établi en Bretagne depuis 2011, est italien. (...)
Passé la « sidération », les habitants de Rochefort-en-Terre et alentour ont lancé des opérations de soutien pour leur camarade, parfaitement inséré, au dire de tous, et impliqué comme beaucoup dans la vie associative locale, mais désormais sur le point d’être renvoyé de l’autre côté des Alpes.
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« Libérez Vincenzo »
Entre 200 et 300 personnes ont ainsi fait une heure de route, mercredi 14 août, pour se rassembler sur le parvis de la cour d’appel de Rennes, où le sort de Vincenzo Vecchi se joue devant la chambre de l’instruction. « Libérez Vincenzo », réclament les banderoles. L’inquiétude est vive, mais l’atmosphère chaleureuse, et le rassemblement calme. (...)
La procédure, bien plus simple que celle de l’extradition, qu’elle a remplacée en 2002 dans l’espace Schengen, permet aux autorités judiciaires des pays concernés de se voir remettre rapidement leurs ressortissants en fuite. En 2016, 16 636 mandats d’arrêt européens ont été émis ; 5 812 ont été exécutés.
La justice française n’a pas à rejuger les « affaires Vecchi » : les décisions de la justice italienne ne peuvent être remises en cause. Elle doit en revanche s’assurer que les procédures se sont déroulées dans les règles, c’est-à-dire que l’intéressé a pu se défendre – en étant présent ou représenté à ses procès, ou au moins en ayant été convoqué dans les règles de l’art – ou qu’il dispose, dans le cas contraire, de voies de recours pour être rejugé. (...)
Une décision sera rendue le 23 août. Si la cour souhaite un supplément d’information, les autorités judiciaires italiennes auront dix jours pour le lui faire parvenir, après quoi une nouvelle date d’audience sera fixée, et le sort de Vincenzo Vecchi sera de nouveau en jeu. (...)