« Bombe à retardement » climatique, le réchauffement du permafrost, ces sols gelés en profondeur depuis des millénaires, affecte les communautés du Grand Nord, les infrastructures comme les modes de vie, les espèces, ou encore en altitude plus au sud la stabilité des montagnes.
Réchauffement « presque partout » (...)
Avec le changement climatique, deux fois plus rapide sous ces latitudes qu’ailleurs, « le permafrost se réchauffe presque partout », dit à l’AFP le géographe Antoni Lewkowicz, de l’université d’Ottawa, président de l’Association internationale du permafrost (IPA).
Le rythme de ce dégel sous terre est en revanche plus difficile à cerner, et varie selon les régions, ajoute-t-il. Activé plus encore par les précipitations ou les activités humaines, il devrait se poursuivre pendant des décennies.
Sols affaissés, glissements de terrain
Déjà, des sols s’affaissent : glissements de terrain, routes et tarmacs instables... A Salluit, dans le nord du Québec, la caserne des pompiers s’est effondrée. Les caves hier glacées ne peuvent plus conserver les provisions.
Dans le Yukon, l’autoroute de l’Alaska est, sur ses 100 derniers kms, « un beau bazar », que les pouvoirs publics ne cessent de refaire à grands frais, relève M. Lewkowicz, qui étudie le permafrost depuis 40 ans.
Le dégel du pergélisol accélère aussi l’érosion des côtes. (...)