
Cinq familles russes seront expulsées dans quelques jours. Plusieurs associations dénoncent l’attitude de l’État.
Ils sont cinq familles. Dix-neuf personnes en tout. Et ce qui frappe le plus Sylvie Gazo, membre de l’association la Cimade, c’est la situation des plus jeunes. « Le plus petit à 2 mois. Ce sont tous des enfants en bas âge, scolarisés. » Ces familles, d’origines tchétchène ou daghestanaise, sont arrivées en Vendée depuis quelques mois. Si elles sont venues en France, c’est pour fuir la misère et la guerre de leur pays.
Pour la plupart, ils ont tous une attache. Un frère, un oncle, des parents… Mais contrairement à leurs prédécesseurs, leurs demandes d’asile n’ont pas abouti. « Il y a des vols de Nantes prévus les 5, 6, 19 et 20 août prochain. Cela va détruire des vies humaines et si nous laissons faire, nous sommes complices », assure Jean-Louis Giraud, membre d’Emmaüs et du Dal (Droit au logement) 85.
Redirigés vers la Pologne
Ce n’est pas vers le Caucase que les familles seront redirigées, mais vers la Pologne (sauf une, qui partira en Belgique). Pourquoi ? Parce que, selon le règlement européen Dublin II, c’est le pays où la demande d’asile est effectuée qui est responsable des personnes. La Pologne étant une porte d’entrée sur la France, la plupart des familles passent par là pour atteindre la France.
« Mes parents vont être expulsés. Ils ont 75 et 65 ans et sont en très mauvaise santé. On a montré des vidéos, des photos, pour montrer ce qu’il se passe là-bas », raconte une des femmes russes, en présence de la traductrice. Une autre affirme qu’elle fait tout pour s’intégrer. « Mes enfants vont à l’école, je suis des cours de français. »
« Nous, concrètement, nous ne pouvons rien faire, explique Jean-Louis Giraud. S’ils partent, ils seront victimes de terribles violences et s’ils refusent de prendre l’avion, ils vivront dans la clandestinité. Nous avons envoyé une lettre au préfet. Nous attendons une réponse. »