
L’année 2015 aura été des plus éprouvantes. Le terrorisme a frappé le pays dans des proportions inconnues jusqu’alors. Les politiques d’austérité ont été institutionnalisées au point de piétiner les droits élémentaires des peuples et de nier la démocratie, comme ce fut le cas en Grèce où le triumvirat imposa au peuple Grec de nouveaux sacrifices au bénéfice exclusif des intérêts de la finance. La guerre qui sévit au Proche Orient a jeté sur les routes de l’exil des centaines de milliers de réfugiés.
En France, la politique gouvernementale a conduit à la destruction de plus de 200 000 emplois, le chômage n’a cessé d’augmenter pour frapper à présent plus de 5 millions de personnes. (...)
En 2015 deux anniversaires passés inaperçus dans la plupart des grands médias, celui des 70 ans de la sécurité sociale et les 120 ans de la CGT.
Il y a 70 ans, nés en réaction à l’horreur absolue de la guerre, des misères, des privations et des injustices, se forgea au sein du Conseil National de la Résistance, dans lequel étaient représentées la CGT et la CFTC, l’exigence de progrès sociaux et démocratiques qui conduira par les luttes à la création de la sécurité sociale et des retraites par répartition. Il y a 120 ans, la CGT naissait à Limoges avec une conviction et une volonté : construire une force collective capable de confédérer les luttes pour transformer la condition salariale et œuvrer à l’émancipation des travailleurs et des travailleuses.
En 2016, nous fêterons le 80ème anniversaire du front populaire.
En 1936, dans un pays ravagé par la crise économique et dans une république menacée par les ligues factieuses, le mouvement social permit d’ouvrir la voie à la semaine de 40 heures et aux congés payés. Alors oui, si nous avions des vœux à formuler pour 2016 ce serait que ces idées ô combien modernes que sont la solidarité et l’action collective tiennent à nouveau le haut du pavé.
Mai-juin 68, c’est la plus grande grève générale de l’histoire de France, et sans doute de l’histoire de l’humanité, si on met en relation le nombre de grévistes et le nombre de salariés concernés par le mouvement.
Incontestablement, c’est la question des salaires qui a été au cœur du démarrage et de l’extension du mouvement, mais l’oppression dans l’entreprise, l’exploitation assez féroce, cadenassée, qui régnaient ont poussé l’ensemble du salariat vers cette grève. La réduction du temps de travail (revenir vraiment aux 40 h) est l’autre motif face des heures supplémentaires à tire-larigot, et donnant un salaire insuffisant pour vivre décemment.
On y a gagné aussi des droits syndicaux, et des droits “invisibles” (...)
Parce que les luttes d’hier ont créé les droits d’aujourd’hui et que les luttes d’aujourd’hui créeront les droits de demain. (...)