
Ce n’est pas un fait divers, ni seulement un scandale mais la révélation criante des méfaits de la course néolibérale à la rentabilité et à la “rationalisation” de l’hôpital public. Aujourd’hui à Paris et demain ? Voilà pourquoi nous diffusons ce communiqué transmis par la CGT-Santé.
Morte dans la salle d’attente de Cochin, pour avoir trop attendu ? Première morte depuis la fermeture des urgences de l’Hôtel-Dieu
Comme révélé par Le Parisien ce 19 février (édition papier du 20), et confirmé par un communiqué de l’APHP, le samedi 15 février 2014 alors que toutes les urgences de la capitale étaient sursaturées avec des délais de prise en charge de plusieurs heures, une patiente est décédée dans la zone d’attente des urgences de l’hôpital Cochin.
Cette patiente a été amenée dans l’après-midi par les pompiers pour une plaie du pied suite à une chute sans signe de gravité et a été examinée par l’infirmière d’accueil et d’orientation qui l’a classée en urgence relative (tri 3). Alors qu’elle patientait - depuis plus de 6 heures - en zone d’attente pour être examinée par un médecin, elle a été retrouvée, morte sur sa chaise, au milieu des autres patients à 23 h 00. Le service d’urgences de Cochin était complétement saturé, comme le sont quotidiennement toutes les urgences parisiennes depuis la fermeture des urgences de l’Hôtel-Dieu, le 4 novembre 2013.
Nous n’avons cessé de lancer l’alerte sur les risques de cette fermeture, et ses conséquences sur les autres services d’urgences parisiens. Nous n’avons cessé d’avertir que « les patients s’accumuleront dramatiquement dans des urgences bondées ». Le 1er novembre 2013, nous avions symboliquement enterré devant le Panthéon « la première victime, morte d’avoir trop attendu des soins (…), car plus on attend, plus on meurt. » (...)