
Des articles destinés à infliger de terribles souffrances à des personnes sont librement exposés dans des foires commerciales en Europe, et leurs fabricants font de la publicité pour les vendre. Ces pratiques vont à l’encontre de l’esprit du règlement qui interdit l’importation et l’exportation de ces articles afin qu’aucun individu ou aucune entreprise ne tire profit du commerce de la torture.
Notre nouveau rapport avec la fondation de recherche Omega, intitulé Why the EU should ban the commercial marketing and promotion of inhumane policing and prison equipment, montre que des failles dans la législation permettent que de potentiels instruments de torture tels que des matraques à pointes, des poucettes ou encore des boucliers à pointes fassent l’objet d’une publicité ou soient parfois exposés dans des foires commerciales au sein de l’UE, alors même que le commerce de ces articles est interdit par le règlement de l’UE sur le « commerce des équipements de torture.
UN SALON ET UNE ENTREPRISE FRANÇAISE DANS LE VISEUR
Le salon Milipol (...)
Le rapport montre que des articles interdits au titre du règlement sur le commerce des équipements de torture bénéficient d’une publicité aussi bien sur Internet que lors d’événements tels que le salon Milipol de la sécurité intérieure, en 2015, à Paris.
L’entreprise Protecteur-Scorpion- ATM (...)
UNE PROPOSITION D’INTERDICTION TOUJOURS EN SUSPENS
En octobre 2015, le Parlement européen a spécifiquement proposé d’interdire le marketing et la promotion commerciale pour tous les articles interdits au titre du règlement sur le commerce des équipements de torture, à la fois physiquement et en ligne. Cette proposition n’a pas été acceptée par le Conseil de l’UE ; elle fait actuellement l’objet de discussions dans le cadre de négociations informelles en « trilogue » entre le Parlement européen, la Commission européenne et le Conseil de l’UE. (...)
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QUAND L’UE RÉAGIRA-T-ELLE ?
Année après année, nous avons rassemblé des éléments prouvant que des entreprises font de la publicité pour ces équipements. Or, à chaque fois que nous avons présenté les résultats de nos recherches à l’Allemagne, à la France et à d’autres pays de l’UE en leur demandant de mettre fin à ces pratiques, nous avons reçu une réponse négative. (...)