
Une fois sur quatre, les plus démunis se verraient refuser l’accès aux soins. En toute illégalité. Une sénatrice veut mieux sanctionner ces refus, et mieux informer les bénéficiaires de la couverture maladie universelle.
Un collectif d’associations (1) salue ce jeudi 21 févier une proposition de loi « pour plus de justice et d’égalité dans la prise en charge des personnes malades ». Déposé le 13 février par la sénatrice EELV Aline Archimbaud, le texte vise à « améliorer l’accès aux soins des plusdémunis », bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU), de la CMU complémentaire (CMU-C) ou de l’aide médicale d’État (AME) – (...)
Car « près de quatorze ans après l’entrée en vigueur de la loi créant la CMU, l’accès aux soins reste difficile, voire s’est détérioré en même temps que s’approfondissaient les difficultés sociales », souligne Aline Archimbaud.
La sénatrice cite une évaluation de la CMU réalisée à Paris en 2009, qui faisait état d’un refus de soins de 25,5 %. Dans une autre enquête, réalisée par Médecins du Monde à Nice en 2008-2009, ce sont 25,5 % des gynécologues, 18 % des médecins généralistes et 48 % des dentistes interrogés qui faisaient part de leur refus de soigner les patients bénéficiaires de la CMU, de la CMU-C ou de l’AME. (...)
Le texte devrait être étudié par les sénateurs à la fin du mois de mars. Aura-t-il l’aval du gouvernement ? Les associations ont pris les devants : se disant « convaincues que de telles mesures ne sauraient rencontrer d’hostilité tant les refus de soins sont une honte pour notre système de santé », elles en appellent à « l’engagement du ministère de la Santé, du gouvernement et de l’ensemble des parlementaires pour soutenir cette proposition de loi dans un esprit de justice et d’égalité ».