
Le drapeau américain flotte au-dessus de notre ambassade à Kaboul. (...) Et, aujourd’hui les femmes de l’Afghanistan sont libres », a martelé M. George W. Bush lors de son discours sur l’état de l’Union, le 29 janvier 2002. La « coalition contre le terrorisme » aurait fait la guerre pour libérer les Afghanes. Après les bombardements et l’entrée des troupes de l’Alliance dans Kaboul, les journaux publient des photos de sourires féminins qui donneraient au conflit sa raison d’être
Curieuse justification, alors que les moudjahidins réinstallés au pouvoir par les alliés ne se comportent pas mieux que les talibans. Du reste, les nombreux reporters sur le terrain ne peuvent plus cacher la méfiance des citadins de Kaboul et de Jalalabad. Une méfiance fondée sur leur expérience : entre 1992 et 1996, les troupes de l’Alliance du Nord (ou « Front uni ») ont perpétré des massacres et des tueries gratuites de prisonniers et de blessés, terrorisé et rançonné les civils. Actuellement, cela se reproduit, quasiment à l’identique, dans un Afghanistan à nouveau découpé en fiefs et où les chefs de guerre menacent de déclencher une nouvelle guerre civile.
Les Etats-Unis n’ont que faire des droits des femmes, pas plus en Afghanistan qu’au Koweït, en Arabie saoudite ou ailleurs. Au contraire, ils ont sciemment et volontairement sacrifié les Afghanes à leurs intérêts. (...)