Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
France24/AFP
Une experte de l’ONU dénonce le "traitement inhumain" des détenus de Guantanamo
#ONU #USA #Guantanamo
Article mis en ligne le 27 juin 2023

La rapporteuse spéciale sur les droits de l’Homme et la lutte antiterroriste de l’ONU, qui a eu accès à la prison militaire de Guantanamo, a dénoncé, dans un rapport publié lundi, le traitement "cruel, inhumain et dégradant" des 30 derniers détenus. Les États-Unis, eux, ont exprimé leur "désaccord" avec "de nombreuses affirmations" d’un document qui "ne reflète pas la position officielle des Nations unies".

Après deux décennies de demandes infructueuses des experts indépendants des droits humains de l’ONU, la rapporteuse spéciale sur les droits de l’Homme et la lutte antiterroriste, Fionnuala Ní Aoláin, avait finalement été autorisée à effectuer cette visite en février.

Son rapport publié lundi décrit, malgré des "améliorations importantes" du centre de détention, "une surveillance quasi constante, des extractions forcées des cellules, l’utilisation excessive de moyens de contention", "des carences structurelles en matière de santé, un accès inadéquat aux familles" et "des détentions arbitraires caractérisées par la poursuite des violations du droit à un procès équitable".

"La totalité de toutes ces pratiques et négligences (...) ont notamment des effets aggravants cumulatifs sur la dignité, les libertés et les droits fondamentaux de chaque détenu, et cela équivaut, selon moi, à des traitements cruels, inhumains et dégradants en cours, en vertu du droit international", a-t-elle précisé lors d’une conférence de presse. "La fermeture de cet établissement reste une priorité", a-t-elle ajouté, saluant "l’ouverture et la volonté des États-Unis de montrer l’exemple" en permettant cette visite. (...)

Devenue une épine dans le pied de Washington, accusé de détention illégale, violations des droits humains et torture, la prison a compté jusqu’à près de 800 "prisonniers de guerre", la plupart incarcérés malgré des preuves fragiles sur leur implication. (...)

"Le gouvernement américain doit assurer que des comptes soient rendus pour toutes ses violations du droit international, qu’il s’agisse des victimes de ses pratiques antiterroristes, les détenus actuels et passés, ou des victimes du terrorisme", a insisté l’experte. "Je souligne l’importance d’excuses, d’une prise en charge complète, de réparations et de garanties de non répétition, pour toutes les victimes", a-t-elle encore indiqué. "Et ces garanties ne vont pas être moins pressantes dans les années qui viennent".