
Alors que la plupart des chercheurs soutenaient que les contes de fées ne dataient que du XVIe siècle, les frères Grimm étaient déjà intimement persuadés que ces contes avaient des origines beaucoup plus anciennes. Mais parce qu’ils ont longtemps été transmis oralement avant d’être mis par écrit, l’origine des contes de fées n’était pas évidente à retracer. Des chercheurs viennent de publier une étude qui situe leur origine au néolitique.
Les chercheurs Sara Graça da Silva (université de Lisbonne) et Jamshid J. Tehrani (université de Durham) ont décidé de s’atteler à la question à l’aide d’une méthode inattendue. Ils ont mené une étude de génétique des textes au sens propre du terme, en réutilisant des méthodes utilisées en biologie pour retracer les mutations des gènes...
Tehrani a expliqué la méthode à la BBC : « Nous avons emprunté une trousse à outil à la biologie de l’évolution, ça s’appelle une méthode comparative phylogénétique. Elle permet de reconstruire le passé en l’absence d’indice physique. Nous avons extrait des informations concernant l’histoire des contes, en utilisant des informations qui avaient été préservées par des mécanismes d’héritage, donc en un certain sens, elles contiennent leur propre histoire. En comparant des contes populaires que l’on trouve dans différentes cultures et en connaissant les relations historiques entre ces cultures, on peut en déduire quelles histoires leurs ancêtres communs auraient racontées. » (...)
Leurs résultats ont de quoi surprendre. La Belle et la Bête et le Nain Tracassin auraient par exemple des origines qui remontent à plus de 4000 ans, soit à la préhistoire, vers la fin du néolithique.
Des contes datant du néolithique
Quant au conte populaire du maréchal-ferrant et du diable, il aurait des origines qui remontent à 6000 ans... (...)
Les frères Grimm pensaient déjà, sans pouvoir le prouver, que beaucoup des contes qu’ils ont popularisés devaient tirer leurs origines des débuts des langues proto-indo-européennes. Plus tard, d’autres chercheurs avaient affirmé que ces contes ne dataient que du XVIe siècle.
Tehrani se range définitivement du côté des frères Grimm (...)