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Une aide-soignante qui avait témoigné sur les Ehpad dans "Envoyé spécial" a perdu son travail le lendemain de la diffusion
Severine LebrunElise Lucet@sebastienvibert Envoyé spécialCAT&CieVirginie Marquet Elsa MargoutXavier DeleuMathieu RobertAntoine HYCharles MaumyVincent LigerNicolas Gomes et toutes celles et ceux qui ont trouvé cette enquête utile.
Article mis en ligne le 4 octobre 2018

Selon la journaliste qui avait recueilli son témoignage, Hella Kherief n’a pas reçu d’explications quand l’hôpital où elle avait signé un CDI a mis fin à sa période d’essai.

Hella Kherief a-t-elle payé le fait d’avoir parlé à la télévision des maltraitances dans les maisons de retraite ? Cette jeune femme était l’une des rares à témoigner à visage découvert dans une enquête du magazine "Envoyé spécial" de France 2, diffusée le 20 septembre dernier. Mais le lendemain de la diffusion, un hôpital dans lequel elle venait de signer un CDI a mis fin à sa période d’essai, "sans explications", raconte Julie Pichot, la journaliste qui avait recueilli son témoignage, dans un post Facebook publié mardi 2 octobre.

Elle a osé parler. Non pas pour dénigrer les Ehpad privés lucratifs mais pour dénoncer l’insoutenable. Elle a mis des mots sur l’indicible. Elle nous a montré en images l’indigne pour éveiller les consciences. Elle a 29 ans, elle s’appelle Hella Kherief, elle est aide-soignante. Son visage, vous l’avez vu dans l’émission Envoyé Spécial diffusée le 20 septembre. Ses mots nous ont touchés. Son courage force l’admiration.

En accord avec Hella et son avocate, je voudrais vous donner de ses nouvelles : vous dire la joie qui était la mienne lorsque Hella m’a appris qu’elle avait signé un CDI, 7 jours avant la diffusion du reportage. Un CDI dans un hôpital privé à Marseille au sein duquel elle faisait des vacations depuis deux ans. Un hôpital au sein duquel elle se sentait bien, avec une équipe solide et des moyens. Un hôpital privé qui n’appartient ni au groupe Korian, ni au groupe Orpea. Elle était heureuse.

Mais, le lendemain de la diffusion du reportage, Hella m’a téléphoné. Triste, révoltée. On venait de lui annoncer la fin de sa période d’essai. Comme ça, sur le champ, un matin après une nuit de boulot, sans explication. Combative et courageuse, elle n’a jamais regretté son témoignage. S’empressant de me dire que s’il fallait le refaire, elle le referait Avec les mêmes mots, les mêmes images, pour Envoyé Spécial.
Ce CDI, elle était heureuse de le signer pour ses deux enfants parce que comme tout le monde, Hella a des rêves de vie un peu meilleure.
Voilà ce qu’il se passe aujourd’hui quand on ose lancer l’alerte. Il faut soutenir les lanceurs d’alerte et soutenir Hella Kherief qui demande simplement à continuer son travail d’aide-soignante.

Merci de partager cette info.