
Alors qu’Israël attaque Gaza, on aurait tort de croire que les Palestiniens sont politiquement unis. Le Fatah, en Cisjordanie, est discrédité et le Hamas, dans la bande de Gaza est impopulaire.
Avec l’opération militaire israélienne « Pilier de défense », Mahmoud Abbas est mis sur la touche. Tous les regards palestiniens sont rivés sur le Hamas et sa capacité de résistance à « l’ennemi sioniste ».
L’opération israélienne rend désormais inaudible la requête du président de l’Autorité palestinienne visant à obtenir le statut d’Etat non-membre aux Nations unies. Mahmoud Abbas a même dû écourter sa tournée diplomatique. Et va sûrement devoir reporter sa demande, qui devait être étudiée le 29 novembre par l’Assemblée générale des Nations unies, sous peine de ne recevoir aucun écho international.
Cela intervient alors que Mahmoud Abbas était déjà très critiqué. Ses récents propos sur le droit au retour des réfugiés palestiniens de 1948, laissant entendre qu’il pourrait renoncer à principe pourtant inaliénable de la cause palestinienne, avaient déjà choqué l’opinion palestinienne à Gaza et en Cisjordanie.
Le Fatah paie aussi l’échec patent de sa politique de négociations avec Israël. (...)
La rivalité entre les deux frères ennemis, le Hamas à Gaza et le Fatah à Ramallah est ravivée. « Nous n’avons jamais été aussi loin de la réconciliation », constate Khaled Abu Aker.
L’accord de réconciliation signé en avril 2011 entre les deux factions palestiniennes ne se porte pas mieux que les négociations israélo-palestiniennes. (...)
Un Fatah discrédité, un Hamas impopulaire, quelles options restent-ils au peuple palestinien ?
Les Palestiniens sont désormais bien plus préoccupés par la crise sociale qui frappe la Cisjordanie. Ces derniers mois, ils sont descendus dans la rue à plusieurs reprises pour protester contre la flambée des prix. Blocage des routes, magasins fermés, pneus brûlés... Des affrontements violents ont opposé protestataires et forces de l’ordre.
L’économie de Ramallah est dépendante de l’extérieur et est soumise à la politique sécuritaire israélienne. (...)
« Nous espérions un boom de l’économie, une situation politique plus stable, mais rien ne s’est passé. Nous n’avons pas de partenaire pour la paix, l’économie est défaillante et les colonies israéliennes fleurissent. La stratégie de l’Autorité palestinienne a complètement échoué. C’est une catastrophe. Les Palestiniens sont frustrés et ne font plus confiance au système politique actuel. »
La population palestinienne dénonce aussi les salaires impayés de près de 180.000 fonctionnaires. (...)