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Une Europe au service de la majorité, et non d’une élite. Inégalités et pauvreté : il est temps d’inverser la donne en Europe
Déséquilibre des ressources : 1% des Européens les plus riches détiennent pratiquement un tiers des richesses du continent.
Article mis en ligne le 15 janvier 2016
dernière modification le 10 janvier 2016

Cet article se base sur le rapport « Une Europe au service de la majorité, et non d’une élite. Inégalités et pauvreté : il est temps d’inverser la donne en Europe », publié par Oxfam le 9 septembre 2015.

En résumé, il nous explique que les politiques d’austérité appliquées dans tous les pays de l’Union pour faire face à la crise économique ces dernières années n’ont fait que creuser les inégalités déjà présentes. Selon Oxfam, il est donc plus que nécessaire d’opérer un virage radical pour parvenir à une meilleure redistribution des richesses grâce à plus de justice fiscale et sociale.

La crise économique qui sévit actuellement dans nos pays amène ceux-ci à prendre des décisions néfastes, encourageant la paupérisation de la population. Cependant, tandis que les conditions de travail se détériorent, qu’augmente le nombre de personnes en situation de pauvreté, les pourcentages les plus riches de nos populations continuent de gagner chaque année un peu plus, creusant un écart profond entre riches et pauvres dans l’UE et constituant progressivement une société à deux vitesses.

En 2015, Oxfam lance une campagne intitulée « A égalité ! », dans le but de mettre ces processus en évidence et d’inciter les Etats européens à agir à travers une croissance durable et un renforcement de la protection sociale, pour redevenir des exemples en termes de droits humains.

Des niveaux de pauvrété et d’inégalité intolerables

Malgré un Produit Intérieur Brut (PIB) moyen par habitant assez élevé (26 600 €/an), la plupart des pays d’Europe connaissent des taux de pauvreté importants. Pour ne citer que quelques chiffres éloquents, en Espagne, Italie, Roumanie, Lituanie et Lettonie, plus de 30% des enfants vivent en-dessous du seuil de pauvreté et sur les 500 millions de personnes habitant l’UE, près de 10% manquent d’argent pour chauffer leur logement ou encore faire face à des dépenses imprévues. Les taux de chômage sont également très importants, puisqu’en 2013, ils dépassent les 15% en Grèce, en Espagne, en Croatie, au Portugal et à Chypre. Mais le manque d’emploi n’est pas la seule raison de l’augmentation du taux de pauvreté, puisque même certains actifs font face à des problèmes pour subvenir aux besoins de leur famille. Dans de nombreux pays européens, les salariés possèdent un pouvoir d’achat plus faible qu’avant la crise financière de 2008.

Face à cette augmentation de la pauvreté, certains individus continuent néanmoins de prospérer : entre 2010 et 2013, le secteur du luxe a progressé de 28%. (...)

85% des milliardaires européens sont de sexe masculin, tandis que les femmes sont six millions de plus que les hommes à avoir un revenu inférieur à 60% du revenu médian. L’écart salarial entre les deux sexes persiste dans tous les pays de l’Union, même s’il varie entre 30% (pour l’Estonie) et 3 % (pour la Suède). On constate une réduction de cet écart, mais celle-ci est davantage consécutive à la réduction des salaires masculins qu’à une meilleure redistribution genrée.

D’autre part, les jeunes sont de plus en plus exposés au risque de pauvreté (...)

Enfin, les migrants |1|
sont également une catégorie très exposée à la pauvreté. La discrimination dont sont victimes ces personnes rend difficile la mobilité sociale. Ici encore, ce sont les femmes qui restent les plus touchées. (...)

les plus pauvres ne bénéficient d’aucun pouvoir pour promouvoir des politiques plus égalitaires.

Le lobby financier est en effet très puissant dans l’Union européenne. Il œuvre avec force pour influencer les décisions, aux dépens des syndicats et des organisations de la société civile. D’autre part, les pays européens font preuve d’un manque cruel de transparence, d’intégrité et d’égalité concernant l’accès à la réglementation sur le lobbying (...)

les politiques sociales sont en danger en Europe à cause de l’obéissance de nos leaders à un néo-libéralisme sans frein. Les décisions prises sont souvent en contradiction totale avec les besoins de la majorité de la société. La privatisation des services publics ou encore la réduction des taux marginaux supérieurs |5| en sont des exemples criants. (...)

A côté de ces mesures d’austérité et de ces privatisations, les pays européens ont également assoupli la réglementation en matière d’emploi et ont limité les droits des employés. Ceci a eu comme conséquence de déréguler le marché du travail. De plus, les processus de négociation collective ont été affaiblis, en même temps que les salaires dévalués, laissant peu d’armes aux travailleurs pour défendre leurs droits.

Des régimes fiscaux injustes (...)