
Un échec pourra-t-il être évité ? Dix jours de négociations s’ouvrent lundi 18 mars à l’ONU afin de parvenir à un traité sur le commerce international des armes. La précédente séance de négociations, en juillet dernier, s’était achevée sur un blocage. Et huit mois après, les points de désaccord sur la façon de réglementer la circulation internationale des armes persistent.
(...) 18 anciennes lauréates du prix Nobel de la paix écrivent à Obama
Les ONG réunies au sein de la coalition ControlArms, qui militent pour un texte fort, réclament un contrôle strict non seulement sur les transferts d’armes, mais aussi de munitions, sans quoi le traité n’aura « aucune valeur ». L’industrie des munitions pèse 4,3 milliards de dollars, et produit 12 milliards de balles par an, rappelle Oxfam. Une position également soutenue par 18 anciennes lauréates du prix Nobel de la paix dans une lettre ouverte adressée le 14 mars à Barack Obama (ici en anglais). Mais le lendemain le ministre U.S. des affaires étrangères, John Kerry, rappelait que les Etats-Unis ne soutiendront un texte que s’il « implique uniquement les transferts internationaux d’armes conventionnelles ». Autrement dit, Washington (qui fournit 3 armes sur 10 en circulation dans le monde) reste opposé à l’inclusion des munitions dans le champ d’application du traité.
Un autre point sérieux de désaccord concerne le « seuil de risque » défini par le traité pour empêcher des transactions, au nom des droits de l’Homme et du droit humanitaire. (...)
Troisième zone d’ombre dénoncée par les ONG : la version du traité à ce jour fermerait les yeux sur les transferts d’armes effectués sous couvert d’un accord de défense. Cela signifierait par exemple que les actuels transferts entre la Russie et la Syrie, par exemple, ne seraient pas condamnables (...)