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Ligue des Droits de l’Homme (LDH)
Un rapport dévoile les liens entre cinq banques et assurances françaises et les colonies israéliennes
Article mis en ligne le 29 mars 2017

Plusieurs organisations (Association France Palestine solidarité, CCFD – Terre solidaire, Fair finance France, FIDH, LDH, Solidaires, CGT et Al-Haq) publient aujourd’hui un rapport sur « Les liaisons dangereuses des banques et assurances françaises avec la colonisation israélienne ». Il met en lumière les liens entre certaines banques et assurances françaises et des banques et entreprises israéliennes impliquées dans le maintien et le développement des colonies israéliennes.

La colonisation israélienne dure depuis cinquante ans. Illégale au regard du droit international, elle ne cesse de s’accélérer. La planification de six mille nouveaux logements depuis janvier 2017 en est la dernière manifestation. Dans la continuité de ses résolutions antérieures, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté, le 23 décembre 2016, la résolution 2334 [1], exigeant notamment d’Israël « qu’il arrête immédiatement et complètement toutes ses activités de peuplement dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est ».

Cette colonisation ne pourrait exister sans la contribution des banques israéliennes qui financent les constructions, et des sociétés israéliennes qui fournissent services et infrastructures dans les colonies. Le système bancaire israélien constitue un outil essentiel de la politique de colonisation, et les entreprises israéliennes contribuent au maintien et au développement des colonies israéliennes. En 2013 déjà, une mission d’enquête indépendante des Nations unies dénonçait le rôle primordial des banques israéliennes dans la colonisation et les conséquences en termes de violations des droits de l’Homme.

L’enquête menée par nos organisations révèle des liens financiers entre ces entités israéliennes et les groupes bancaires français suivants : BNP Paribas, Société générale, Crédit agricole (et sa filiale LCL), BPCE (et sa filiale Natixis) et AXA.

Chacune de ces sociétés détient plusieurs participations minoritaires, de manière directe ou indirecte, dans des banques ou entreprises actives dans les colonies israéliennes [2]. Au- delà de ces participations, ces sociétés financent des projets d’entreprises directement impliquées dans la colonisation. (...)

De nombreuses institutions financières étrangères [3], publiques ou privées, se sont d’ores et déjà publiquement désengagées de banques et entreprises israéliennes actives dans les colonies. Par leur refus de prendre un engagement public fort, les banques et d’assurances françaises concourent à la poursuite de la colonisation et aux violations des droits humains qu’elle induit. Et ce, malgré les différentes interpellations des organisations auteures de l’étude.

La responsabilité du gouvernement français est également pointée dans le rapport. En effet, la France soutient la politique européenne de « différenciation » territoriale entre Israël et ses colonies. (...)

L’Etat français, en laissant les institutions financières françaises financer les entreprises impliquées dans le maintien et le développement des colonies israéliennes, soutient indirectement la colonisation. Le gouvernement français doit faire pression sur les banques et assurances pour leur demander de mettre fin à l’ensemble de leurs soutiens. Par ailleurs, l’implication directe d’Alstom dans des grands projets d’infrastructures dans les colonies israéliennes est plus que problématique [4]. Là encore, l’Etat, en tant qu’actionnaire, doit intervenir pour y mettre fin.