
Avec plusieurs mois de retard sur l’échéance initiale de parution[1], le rapport conjoint de l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) et du Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE), « State of the science of endocrine disrupting chemicals », a été publié aujourd’hui lors d’une conférence de presse à Nairobi. Le rapport, qui constitue la somme la plus complète sur les perturbateurs endocriniens (PE) parue à ce jour, désigne la perturbation endocrinienne comme une « menace mondiale » pour la santé humaine et l’environnement.
S’il pointe les lacunes de connaissances et les efforts considérables de recherche nécessaires pour comprendre tous les mécanismes à l’œuvre derrière la perturbation hormonale, le travail des experts de l’ONU souligne l’importance des preuves scientifiques accumulées sur le rôle des PE derrière plusieurs tendances sanitaires alarmantes comme les cancers du sein, chez la femme, ou de la prostate, chez l’homme, les troubles neurocomportementaux comme l’hyperactivité ou le déficit d’attention, les maladies métaboliques comme le diabète de type 2 et l’obésité et les problèmes de l’appareil de reproduction, testicules non descendus et infertilité.
Pour André Cicolella, président du Réseau Environnement Santé, « la question n’est plus de savoir si cette épidémie de maladies chroniques est liée aux perturbateurs endocriniens mais à quel point ces derniers y contribuent et quel est le coût humain et social de chaque jour perdu à ne pas prendre le problème à bras le corps ». (...)