Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Les Dessous de Bruxelles
Un protectionnisme européen ?
Article mis en ligne le 11 juin 2010
dernière modification le 8 juin 2010

Le temps d’un entretien, les Dessous de Bruxelles se changent en café-littéraire. Nous avons rencontré Frédéric Viale, militant altermondialiste et adhérent de l’association Attac, à l’occasion de la sortie de son dernier livre, l’Horreur européenne. L’occasion d’une discussion plus générale sur l’Union européenne et - entre autres - sur l’opportunité d’un protectionnisme européen...

...Alors, Frédéric Viale, nous on croyait que l’Union européenne, c’était la fraternité, la paix, et le dialogue et les échanges entre les peuples... le combat contre les égoïsmes nationaux... la lutte contre le réchauffement climatique... les libertés... et vous nous dites que tout ça, c’est du flan ?...

...En y regardant de plus près, les égoïsmes nationaux sont flattés par les politiques de l’UE, politiques brutales et irresponsables. De même, on constate qu’il n’existe aucune solidarité entre les Etats membres : consentir à faire intervenir le F.M.I. dans un des Etats de la zone euro, la Grèce, le démontre, même si on oublie trop rapidement que ce n’est pas la première fois que le F.M.I. intervient (en Hongrie notamment) — et sans doute pas la dernière.

Quant aux libertés, certes, tout n’est pas à jeter, mais les pires régressions de ces dernières années ont pu se produire dans les Etats, en France, en Italie, contre les émigrés par exemple, sans que l’Union ne bouge une oreille. Pire, elle participe activement à ces reculs le cas échéant....

...L’UE n’est pas seulement une « horreur économique », elle est une horreur politique et donc culturelle.

...L’Union est l’instrument majeur d’évidement et d’évitement de la démocratie....

...Je crois pouvoir démontrer dans mon livre que, dès le départ, le projet était celui d’imposer le libéralisme à des peuples nécessairement rétrogrades et sottement attachés à des notions aussi poussiéreuses que celles de « services publics » (on frémit), « d’égalité des droits » (le rouge nous monte au front), voire de "droits politiques économiques et sociaux" (on agonise).

Tout l’indique, de l’identité de qui ont porté ce projet jusqu’à certaines critiques d’esprits qui, dès 1957, ont bien compris ce qui se tramait....

...Une politique de rupture est pourtant nécessaire, mais, paradoxalement, cette politique de rupture est difficile aussi à entendre du côté de ce que, très largement, on peut appeler les « progressistes », et j’englobe Attac dans ce lot. Collectivement, nous avons capitulé sur un terme que nous n’osons plus employer car il a été chargé négativement par les néo-libéraux, ce que nous avons accepté qu’ils fassent. Ce mot est le mot « protectionnisme ». Nous avons subi une défaite sémantique qui est, à l’évidence, une défaite politique....