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Un projet de Vinci pour enfouir les déchets du Lyon Turin menace l’eau de 20 000 habitants
Article mis en ligne le 15 octobre 2014

Dans l’Ain, près de Belley, Vinci veut créer un site d’enfouissement de déchets, notamment pour accueillir ceux des travaux de la LGV Lyon-Turin et ceux de Genève. En plus de perturber l’écosystème, ces « déchets inertes », susceptibles de contenir plomb et amiante, risquent de polluer la nappe phréatique qui alimente en eau 20.000 personnes.

Le groupe Vinci, via sa filiale Eurovia, a pour projet de créer une carrière de granulats dans le but de la transformer en zone d’enfouissement de déchets dits « inertes », sur le site de Peyzieu, commune d’Arbignieu, proche de Belley, dans l’Ain. Initialement, la zone d’exploitation est prévue sur une surface de 28 hectares, avec une extension ultérieure à environ 80 hectares.

Le réel intérêt financier : l’enfouissement des déchets

Aucun dossier à ce jour n’a été déposé dans aucune des instances contactées par notre association ASSAPE (Association de Sauvegarde du Site de Peyzieu/Arbignieu et de ses Environs) : Préfecture, DREAL, Chambre d’agriculture ; mais les propriétaires des terrains se situant sur le site du projet ont été approchés par l’entreprise Actifi, mandatée par Vinci, avec des offres très alléchantes d’achat.

Ce qui intéresse Vinci n’est pas tant l’extraction de matériaux pour les granulats (à côté du site prévu existent déjà des carrières de granulats) que de « faire le trou » pour l’enfouissement ultérieur de déchets, car l’intérêt économique est énorme : 10 à 15 euros par tonne pour le granulat contre 100 à 150 euros par tonne pour les déchets d’enfouissement.

Des risques énormes pour l’eau

L’enfouissement, c’est évidemment là que se situe le risque : malgré toutes les promesses de suivi et de contrôle rigoureux des déchets constamment mises en exergue par les carrières, les non conformités sont nombreuses et parfois lourdes de conséquences.

Nous en avons des exemples près de chez nous : gravats contaminés de la centrale du Bugey déversés dans une carrière à Pérouges (Ain) en 2011, 55.000 tonnes de mâchefers déposés illégalement dans la carrière des lapiaz à Aviernoz (Haute-Savoie) qui menacent aujourd’hui la qualité de l’eau de la nappe phréatique. (...)

Outre le risque sanitaire de pollution de la nappe phréatique, il faut aussi mentionner l’ensemble des nuisances occasionnées : bruit, poussières, trafic de camions sur une infrastructure routière non adaptée, dévaluation de l’immobilier (certaines maisons des hameaux de Peyzieu et Champtel, seront à moins de 300 mètres de la carrière). Ce projet implique également la destruction de l’environnement et de l’écosystème.

Lors d’une délibération en date du 20 décembre 2011, la communauté de communes de l’époque avait émis un avis défavorable sur ce projet mais suite aux dernières élections municipales et à la réorganisation en cours des communautés de communes, cette prise de position n’est plus assurée.

La municipalité d’Arbignieu, quant à elle, adopte une position ambiguë disant ne pas vouloir prendre position pour l’instant tant qu’aucun dossier n’est déposé. Une commission carrière incluant deux membres de notre association a toutefois été créée.

Face aux dangers environnementaux qui menacent, l’Assape créée en décembre 2012, conserve l’ultime espoir de contrecarrer le projet de Vinci.