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Un manque de transparence dans les essais cliniques des vaccins contre le COVID-19 et l’opacité des accords entre les gouvernements et les entreprises pharmaceutiques risquent de compromettre le succès de la réponse mondiale à la pandémie
étude de Transparency International et de l’Université de Toronto.
Article mis en ligne le 27 mai 2021
dernière modification le 26 mai 2021

Une nouvelle étude révèle que moins de la moitié des essais cliniques et seulement 7% des contrats font l’objet d’une publication

Publié aujourd’hui, For Whose Benefit ? (Au profit de qui ?) est une étude approfondie du développement et de la vente des 20 principaux vaccins COVID-19 dans le monde, dont ceux développés par AstraZeneca, Pfizer/BioNTech et Moderna.

Analysant en détail des données de 86 essais cliniques et près de 200 contrats de vente de vaccins jusqu’en mars 2021, le rapport révèle un manque de transparence et une tendance inquiétante des gouvernements à censurer les détails essentiels de leurs commandes auprès des entreprises pharmaceutiques.

Alors que de récents sondages montrent qu’un tiers de la population mondiale – 1,3 milliard de personnes – ne souhaite pas se faire vacciner contre le coronavirus, la transparence est essentielle pour instaurer la confiance.

La transparence des essais cliniques est le seul moyen de contrôler la sécurité et l’efficacité des vaccins et constitue une garantie essentielle contre une communication sélective des résultats ou la manipulation des données. Malgré cela, l’analyse de 86 essais cliniques enregistrés pour les 20 principaux vaccins révèle que :

  • Seulement 45% de ces essais ont publié leurs résultats.
  • Sur ce chiffre, 41% n’ont fourni que des résultats généraux par le biais d’un communiqué de presse ou d’une conférence de presse, sans que mettre les données complètes à disposition des médias ou des universitaires.
  • Les protocoles des essais cliniques n’ont été publiés que pour 12 % des essais. Il n’y avait donc pas de protocoles accessibles au public pour 88% des essais enregistrés dans notre analyse et par conséquent aucun moyen de connaître les conditions dans lesquelles ils ont été menés.

La recherche met également en évidence le manque de transparence des contrats entre les entreprises pharmaceutiques et les gouvernements. Sur la poignée de contrats qui ont été publiés, presque tous comportent d’importants caviardages d’informations clés telles que le prix total payé, le prix par dose et les calendriers de livraison.

L’analyse de 183 contrats pour 12 vaccins différents du COVID-19 révèle que :

  • Seuls 7% des contrats de vaccins entre les entreprises pharmaceutiques et les gouvernements ont été publiés par les canaux officiels.
  • Un seul contrat (0,5 %) a été publié sans être expurgé. La plupart comportent des pages entières caviardées, qui masquent des informations d’intérêt public cruciales.
  • Il existe de grandes disparités dans le prix payé. Pour le vaccin développé par Oxford/Astra-Zeneca, les économies à revenu moyen supérieur comme l’Afrique du Sud paient en moyenne 25 % de plus par dose que les économies à revenu élevé comme l’Union européenne.
  • Jonathan Cushing, Responsable du Programme Santé de Transparency International :

« Ces résultats sont inquiétants et ont des implications importantes non seulement pour la réponse à l’épidémie COVID-19, mais aussi pour les futures urgences sanitaires. (...)

Le manque de données accessibles au public ouvre la voie à des demi-vérités trompeuses et potentiellement dangereuses, à la désinformation et aux théories du complot, qui contribuent à leur tour à l’hésitation à se faire vacciner. »

« Le manque de transparence des contrats entre les gouvernements et les développeurs de vaccins est tout aussi inquiétant. Le fait de cacher les contrats au public ou de publier des documents dont le texte est expurgé signifie que nous ne savons pas à quoi les gouvernements se sont engagés. Compte tenu des sommes d’argent public vertigineuses investies dans la recherche et le développement dans le monde, les citoyens ont le droit de tout savoir sur les vaccins que leurs impôts ont contribué à financer. »

Nous formulons une série de recommandations qui permettraient d’améliorer la transparence, de renforcer la confiance du public et d’assurer le succès à long terme de la réponse au COVID-19. (...)