
L’élu de Langouët passera jeudi devant le tribunal administratif de Rennes à la demande de la préfecture, qui souhaite l’annulation de son arrêté. Un rassemblement de soutien a été organisé samedi.
Une centaine de personnes se sont rassemblées samedi 17 août à Rennes devant la préfecture de Bretagne pour soutenir le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine), convoqué devant la justice pour un arrêté interdisant l’utilisation des pesticides près des habitations.
« Madame la préfète, laissez nos maires nous protéger », « Pesticides, riverains, agriculteurs, tous victimes », « Stop pesticides, nous voulons des coquelicots », pouvait-on lire sur des banderoles. Les participants répondaient à l’appel du collectif Nous voulons des coquelicots de Langouët, village de 602 habitants situé à une vingtaine de kilomètres de Rennes. (...)
« J’habite à Langouët dans une longère au milieu des champs, et ça fait très longtemps que les pesticides m’inquiètent, aussi bien pour mes enfants que pour mes petits-enfants », témoigne Nicole Duperron-Anneix, membre du collectif. « Les enfants de Langouët mangent bio à la cantine, habitent dans des bâtiments écoconçus mais ils se déplacent et vivent près des champs et on a retrouvé des taux de glyphosate très élevés dans les urines de deux d’entre eux », ajoute-t-elle.
« J’ai deux filles et je n’ai pas envie qu’elles tombent malades, on a des taux élevés de glyphosate dans nos urines alors qu’on mange bio et qu’on cultive notre jardin », abonde Hélène Heuré, employée communale.
Le maire de Langouët, Daniel Cueff, a pris le 18 mai un arrêté interdisant l’utilisation de produits phytopharmaceutiques « à une distance inférieure à 150 mètres de toute parcelle cadastrale comprenant un bâtiment à usage d’habitation ou professionnel ». « Il est légitime qu’un maire agisse face à une carence de l’Etat », avait-il déclaré, mettant en avant une « problématique de santé publique ». L’élu est convoqué jeudi devant le tribunal administratif de Rennes à la demande de la préfecture, qui exige l’annulation de l’arrêté. (...)
« Le maire de #Langouet a entièrement raison. Dans quelques années, il sera reconnu comme un héros », a affirmé Corinne Lepage, ancienne ministre de l’environnement. (...)