
Dans un manuscrit latin du VIIIe siècle se cachaient quinze feuillets réunissant trois textes scientifiques. Le premier portait sur la mathématique, le deuxième est L’analemme de Claude Ptolémée. Quant au troisième, il s’agit d’un texte d’astronomie, encore inconnu et dont l’auteur demeurait un mystère… jusqu’à présent.
Quatre chercheurs ont publié dans la revue Springer leurs dernières recherches, effectuées dans la Veneranda Biblioteca Ambrosiana, ou Pinacothèque Ambrosienne, à Milan. Ils ont ainsi découvert dans le manuscrit d’Isidore de Séville, Étymologies, rédigé en latin au VIIIe siècle un palimpseste.
Ce procédé consistait, pour les moines copistes, à effacer partiellement un texte, pour réécrire par-dessus. Une méthode économique à une époque pour le papier s’avère une denrée précieuse et rare. Grâce à l’imagerie multispectrale, les chercheurs ont passé les feuillets au crible pour en extraire les textes originaux, recouverts par la suite. Et leur conclusion est que le troisième des écrits scientifiques revient à Ptolémée également.
Son traité constitue « le plus ancien texte connu (IIe siècle av. J.-C.) consacré intégralement à la description d’un instrument scientifique », assure Sorbonne Université dans un communiqué. (...)
Sauvé de l’oubli...
Le recours à l’imagerie multispectrale, dans ce cas, avec un financement de Sorbonne Université, pour rendre lisibles des écrits inaccessibles aura encore une fois fait des miracles, note l’établissement. De fait, elle a ici sauvé de l’oubli un des textes essentiels pour le patrimoine culturel de l’humanité. (...)