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l’Humanité
Un dénouement de l’acharnement judiciaire
Article mis en ligne le 5 janvier 2015

Lorsqu’elle persiste à être aveugle, la justice peut broyer la vie du premier venu. En juillet dernier, Laure Pradal a filmé le procès en révision de Kader Azzimani et Brahim El-Jabri, condamnés pour meurtre.

Kader Azzimani et Brahim El-Jabri ont été condamnés à vingt ans de réclusion pour le meurtre d’un jeune trafiquant survenu en 1997, qu’ils n’ont pas commis. Ils ont purgé respectivement onze et treize années de prison avant que les vrais coupables ne soient retrouvés grâce à des traces ADN. En juillet 2014 s’est ouvert le procès en révision de leur condamnation. Nous suivons les quatre jours d’audience, à la cour d’assises de Nîmes. Un espace oppressant car, plus encore que l’enquête, les interrogatoires et l’incarcération, ce sont les procès qui ont brisé la vie de Kader, de Brahim et de leurs familles.

Le lieu où la vérité devait éclater n’a été que le carcan du mensonge. Y revenir est une épreuve pour eux, qui sont toujours coupables d’un meurtre. Kader et Brahim sont des hommes simples– certes revendeurs de cannabis– quand le drame a surgi. Ni eux ni leur famille ne s’attendaient alors à être broyés par cette machine judiciaire. Ils ont depuis eu le temps de mieux se préparer, de se familiariser avec la justice.

Mais l’atmosphère de la cour reste étouffante. La présidente du tribunal affiche la même arrogance que ceux qui l’ont précédée (...)

En prison, Brahim a vu un détenu se suicider sous ses yeux, il en rêve encore. Kader flanche chaque fois qu’il voit des oiseaux en cage. Bekkay, son frère aîné, qui a enquêté des années pour connaître la vérité, a connu la dépression et pense ne jamais en sortir complètement. Mais, avec l’acquittement, c’est leur dignité à tous qui peut être sauvée. Ce n’est que le neuvième de l’histoire judiciaire française.

La case de l’oncle Doc : En quête de justice. France 3, 23 h 50.