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Patrick le Hyaric
Un débat public et un référendum
Article mis en ligne le 17 juin 2014

Il ne faudra en aucun cas délaisser le débat sur le projet de F. Hollande de modification des territoires. Les enjeux sont si immenses qu’ils brassent un ensemble de questions qui touche à la démocratie, à nos vies quotidiennes et à la nature de notre République.

La méthode en dit long sur la nature même de notre régime de monarchie-présidentielle. Aucun débat préalable dans les assemblées locales, au Parlement. Ce n’est même pas le gouvernement qui fait une proposition. C’est le Président de la République qui trace de son bureau une nouvelle carte des régions. Et il le fait non pas à partir d’un intérêt général, mais au gré des demandes de quelques présidents de régions socialistes. Plus fondamentalement, quelle est la motivation d’un tel projet.

Pas les êtres humains ! Pas l’intérêt des populations ! Dans son adresse aux journaux régionaux, le Président de la République explique qu’ainsi, les régions « seront de taille européenne et capables de bâtir des stratégies territoriales ». Quelles stratégies ? Celle de la mise en compétition des territoires et des régions entre eux à l’intérieur du pays et de l’Europe ? Celle de la concurrence ? (...)
,Le projet de charcutage territorial de F. Hollande ne peut être totalement compris s’il n’est pas mis en lien avec les multiples orientations du Conseil européen et les dernières recommandations faites à la France par la Commission de Bruxelles. Elle a été adressée au gouvernement le 2 juin soit la veille des annonces du Président de la République. (...)

C’est le véritable programme des puissances d’argent contre le bien public. Demain, si on laisse faire, les instances européennes s’arrogeront le droit d’obliger les régions et les communautés d’agglomération à réduire leurs dépenses, tout en continuant d’obliger l’Etat à réduire les aides publiques. Ceci aura des conséquences sur chacune et chacun (...)

Ajoutons que derrière l’idée populiste et poujadiste de réduire le nombre d’élus, se cache en réalité un recul de la représentation des citoyens et une diminution de la représentation des partis les « moins importants ». S’il y avait une réforme territoriale à faire, elle devrait porter l’ambition de l’égalité territoriale. (...)

A la dissolution de la République dans une Union européenne ultralibérale, portons l’exigence d’une nouvelle République sociale, démocratique, laïque, écologique, qui peut émerger à partir d’un processus de débat et d’actions, s’érigeant en nouvelle constituante du peuple en mouvement, pour un renouveau de la France, active pour changer l’Europe et le monde. (...)