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Ligue des Droits de l’Homme
« UNE VRAIE ALTERNATIVE À L’ENFERMEMENT DES ENFANTS : LA LIBERTÉ » Colloque les 9 et 10 février 2018 à Paris
Article mis en ligne le 20 décembre 2017

Bourse du travail de Paris, salle Hénaff

Organisé par le

SNPES-PJJ/FSU – le Syndicat de la magistrature – l’Observatoire international des prisons – le Syndicat des avocats de France -

Soutenu par la Ligue des droits de l’Homme – la Fédération syndical unitaire et Défense Enfants International-France

Au 1er août 2017, le nombre record d’adolescent.e.s emprisonné.e.s était de 885 dont 647 dans le cadre de la détention provisoire. Si cet accroissement important de l’incarcération des mineur.e.s reste peu visible, dans une situation d’augmentation massive de l’emprisonnement et de surpopulation carcérale pour les majeur.e.s, il marque cependant une évolution historique et continue depuis le mois d’octobre 2016. Dans ce contexte, un certain nombre de quartiers pour mineur.e.s des maisons d’arrêt et établissements pénitentiaires pour mineur.e.s (EPM) sont par ailleurs saturés, de façon régulière, multipliant les atteintes aux droits et les discriminations. (...)

Cette inflation réelle – même si relativement contenue - est amplifiée dès lors qu’on y adjoint, en parallèle, le nombre de placements en centres éducatifs fermés et l’augmentation des mesures de probation et de peines.

La banalisation de l’enfermement depuis plusieurs années et l’annonce par la ministre de la justice en octobre dernier de la création prochaine de vingt nouveaux centres éducatifs fermés pour compléter les cinquante deux structures déjà en fonctionnement sont de nature à réactiver le débat sur les choix éducatifs et judiciaires d’une institution en charge de protéger l’enfance en danger. Plus largement, il s’agit de questionner l’accélération des politiques sécuritaires et les orientations générales à l’égard de la jeunesse la plus en difficulté.

Nous sommes loin de la primauté de l’éducatif et du caractère exceptionnel de l’enfermement affirmés par l’Ordonnance du 2 février 1945 qui fonde la justice des enfants. Ce d’autant qu’au nombre de jeunes incarcéré.e.s dans les quartiers pour mineur.e.s et les Etablissements Pénitenciers pour Mineur.e.s, il faut ajouter le chiffre « gris » des jeunes majeur.e.s incarcéré.e.s pour des faits commis alors qu’ils/elles étaient mineur.e.s. (...)

comment expliquer encore le « succès » ou la banalisation de ces structures d’enfermement ? historien.ne.s, juristes, sociologues, acteurs et actrices de terrain (magistrat.e.s, éducateurs et éducatrices, avocate, enseignante..) reviendront sur les évolutions législatives, les pratiques judiciaires et les réalités de terrain, les dynamiques sociales et institutionnelles à l’oeuvre, permettant d’avancer quelques pistes d’explication pour nourrir le débat.

A travers ce miroir tendu à l’institution judiciaire et avec le témoignage d’une ancienne détenue, nous tenterons d’explorer ces voies afin d’ouvrir des perspectives susceptibles de répondre à l’enjeu d’éducation de la jeunesse et de creuser les outils qui libèrent.