
(...) "la Slovénie est sincèrement convaincue que cet élargissement de l’UE assure la stabilité de la démocratie et le succès économique", a-t-elle estimé.
Cette “famille européenne” |2| ressemble à celle, mafieuse, des Corleone qui taisait, dans la chaleur de ses embrassades, la violence des règles de son économie de l’ombre.
Pourtant même la Commission Européenne (CE), dans son rapport public de janvier 2013 sur l’état de l’Union, reconnaissait : « Après cinq années de crise économique et le retour de la récession en 2012, le chômage a atteint des sommets qu’il n’avait plus connus depuis vingt ans, le revenu des ménages est en baisse et le risque de pauvreté ou d’exclusion augmente, en particulier dans les États du sud de l’Europe ». En mars, la Banque Centrale Européenne (BCE) a révisé à la baisse ses perspectives de croissance à -0.4 % pour cette année, avec une prévision de 1% de croissance pour 2014. De quels “succès économiques” et de quelle “démocratie” peut-on se revendiquer en adoptant “les réformes demandées” et “les standards de l’UE” ? (...)
Comme l’exprime l’ “Alter-Summit” européen |3| réuni les 8 et 9 juin à Athènes, “partout en Europe, et en particulier au Sud et à l’Est, les institutions et gouvernements européens imposent des politiques d’austérité brutales, soit-disant afin de réduire les dettes. (…) Les budgets publics sont dramatiquement réduits (...), des investissements précieux, scientifiques ou industriels, sont abandonnés alors qu’ils pourraient contribuer à la transition écologique et sociale.” Il faut “un renversement complet de ces politiques”, affirme ce Manifeste, qui décline une série de mesures d’urgence et de plus long terme, vers “un autre modèle de société qui garantisse la justice sociale, l’égalité, une juste répartition de la richesse, la soutenabilité écologique et la protection des biens communs.” (...)
Le forum social balkanique réunit à Zagreb a commencé à briser le faux dilemme : accepter l’UE telle qu’elle est ou s’aligner sur les orientations nationalistes et xénophobes. Son Manifeste converge avec celui de l’AlterSummit.