
58 % des électeurs turcs ont approuvé par référendum, dimanche dernier, un paquet de réformes constitutionnelles : c’est une large et sereine décision de la société turque.
On peut parler d’acceptation sereine parce que ce vote n’est pas tout à fait un plébiscite en faveur du parti au pouvoir, l’AKP (parti de la Justice et du Développement, islamo-conservateur), mais relève plutôt d’un délicat mélange de soutien aux réformes et de confiance accordée à ce parti. Elle est l’expression nette d’une demande de transformation démocratique portée par la société.
Et en cela, il est particulièrement significatif que le grand perdant de ce référendum ne soit autre que le MHP, le parti d’extrême-droite nationaliste. Le leader de ce parti, Devlet Bahçeli, avait axé sa campagne sur la condamnation la plus virulente qui soit de l’idée d’ouverture démocratique sur la question kurde : le fait qu’il ait essuyé la plus cinglante des défaites, souligne combien la société turque se trouve aujourd’hui encline à rechercher une solution à la question kurde sur la base d’une reconnaissance des identités culturelles. A ce titre, ce résultat marque une étape importante....