
Ce lundi 4 novembre, un tribunal turc a ordonné la remise en liberté sous contrôle judiciaire de l’écrivain et journaliste Ahmet Altan, ainsi que l’acquittement de son frère, Mehmet Altan, également journaliste. Auteur de Je ne reverrai plus le monde, publié en France par Actes Sud dans une traduction de Julien Lapeyre de Cabanes, Ahmet Altan a toutefois été condamné à dix ans et demi de prison.
Un tribunal turc a prononcé ce lundi 4 novembre plusieurs jugements qui laissent un goût amer aux principaux intéressés et à leurs soutiens. Ahmet Altan, journaliste et auteur arrêté et emprisonné dès 2016, après le coup d’État manqué en Turquie, a ainsi été condamné à dix ans et demi de prison pour « avoir aidé un groupe terroriste ». Altan a été remis en liberté, sous contrôle judiciaire, après trois années passées en prison.
L’auteur turc revient de loin, puisqu’il avait été condamné à la prison à vie par un autre tribunal, un jugement cassé par la Cour suprême turque en juillet dernier. Mais l’accusation d’aide à une organisation terroriste persiste, aide qu’Altan aurait apportée en intervenant à la télévision, la veille du coup d’État, pour faire passer des « messages subliminaux », rapporte l’AFP.
Altan se trouvait ce soir-là avec Nazli Ilicak, journaliste et auteure, elle aussi invitée à s’exprimer à la télévision. Jugée pour les mêmes motifs, elle a été condamnée à huit ans et neuf mois de prison, et remise en liberté sous contrôle judiciaire, eut égard au séjour prolongé qu’elle a aussi effectué dans les geôles turques.
Seul le frère d’Ahmet Altan, Mehmet Altan, a été acquitté par le tribunal turc, ce lundi, et lavé de toutes les accusations à son encontre.
Pour son frère et Nazli Ilicak, âgé respectivement de 69 et 74, un nouvel épisode judiciaire se prépare, avec la mise en place d’une défense pour les disculper des nouveaux chefs d’accusation. (...)
Depuis le coup d’État manqué de 2016, le président turc Recep Tayyip Erdoğan a mené une vive répression, conduisant à l’emprisonnement de milliers d’opposants, pour le motif de terrorisme ou de participation à une opération terroriste.