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Rue 89
Tunisie : vote historique pour les femmes à la Constituante
Article mis en ligne le 12 janvier 2014

Larmes d’émotion, cris de joie et chant de l’hymne national dans les rangs et les tribunes de la Constituante ont salué, jeudi, l’adoption d’un amendement qui inscrit, dans la Constitution, les droits acquis par les Tunisiennes et ouvre de nouvelles de perspectives.

Les craintes de voir le Code du statut personnel, promulgué en 1956 par Habib Bourguiba, remis en question, semblent définitivement écartées. L’enjeu s’est noué autour de deux articles : l’article 20, adopté en début de semaine, et l’article 45

C’est sur l’article 45 que s’est investie toute la charge émotionnelle et politique de cet enjeu à la fois symbolique et humain qu’est le statut des femmes dans une société musulmane.
Craintes pour le Code de statut personnel

Si le CSP est depuis longtemps présenté comme une loi d’avant garde dans le monde arabe, il est a été également vécu dans les milieux conservateurs comme un des éléments du traumatisme identitaire imposé par la modernisation autoritaire menée par Habib Bourguiba.

Pour Ennahdha, la question du maintien du CSP est tranchée depuis longtemps. Mais la pression des mouvements religieux radicaux dénonçant le féminisme et l’émancipation des femmes comme des influences néfastes de l’Occident, contraires à l’islam, ajoutée au machisme encore largement ancré dans les mentalités, a suscité l’inquiétude.

D’où la volonté d’inscrire dans la Constitution les acquis du CSP. Sans se limiter à ce texte, insiste Nadia Chaabane :

« L’objectif n’était pas de sanctuariser un code du statut personnel encore inégalitaire par certains aspects. D’autant qu’il se limite aux questions relatives à la famille. Des sujets comme l’avortement, la contraception, l’accès l’emploi, dépassent le champ du CSP. » (...)