
Des migrants aux villageois marocains, la Franco-Marocaine Leila Alaoui, décédée de ses blessures après l’attaque terroriste au Burkina Faso, axait son travail sur l’humain.
Grièvement blessée lors de l’attaque terroriste du Cappuccino à Ouagadougou, la photographe franco-marocaine Leila Alaoui est décédée le 18 janvier. Née en 1982, c’est dans le cinéma qu’elle a débuté avant de faire de la photo « par défaut [...] parce que quelque part c’était plus facile de partir seule », a-t-elle dit à OnOrient en novembre 2014. Son travail engagé et remarqué lui permettra d’accéder à de nombreuses expositions prestigieuses, comme à la Maison européenne de la photographie du 12 novembre 2015 jusqu’au 17 janvier.
En 2008, lorsqu’elle rentre des États-Unis (où elle travaille) au Maroc pour « faire un break », elle obtient un financement pour mener un travail photographique sur les migrants. Elle réalise alors No Pasara, une série sur les jeunes qui tentent de « brûler » les frontières et d’atteindre l’Europe, mais qui finissent « par brûler leur identité, leur passé et souvent leur vie », écrivait-elle. (...)
La migration et l’identité ont toujours été au cœur de sa démarche et faisaient écho à des « questions identitaires personnelles ». « J’ai grandi au Maroc on m’a toujours regardé comme étant la Française, j’arrivais en France on me regardait comme une Marocaine, finalement c’est aux États-Unis que j’ai commencé à apprécier le fait d’avoir une double nationalité », racontait-elle à OnOrient en novembre 2014 dans un entretien filmé. Pour autant, la seule identité qui la caractérisait était « le fait de [se] sentir méditerranéenne ». C’est dans ce métissage que Leila Alaoui puisait cette sensibilité qui lui était propre.