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Trump, Poutine, Erdogan : comment expliquer le succès des César du XXIᵉ siècle ?
Article mis en ligne le 31 janvier 2017
dernière modification le 24 janvier 2017

Les admirateurs de César se sentaient flattés par la puissance de leur chef qu’ils confondaient volontiers avec leur propre grandeur. Des siècles plus tard, c’est aussi ce qui a permis l’arrivée au pouvoir des leaders américain, russe et turc.

« À bas les chefs ! », proclamait, il y a 150 ans, le penseur anarchiste Joseph Déjacque, s’exprimant au nom du prolétariat. Aujourd’hui, c’est l’inverse qui se produit : les pauvres et les déclassés semblent plébisciter des leaders autoritaires que les élites qualifient de « populistes ». On les croyait en perte de vitesse, mais ils sont bel et bien de retour en ce début du XXIe siècle.

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les autocrates avaient progressivement disparu : fin des dictatures de droite dans les années 1970 (Espagne, Portugal, Grèce) ; disparition de la plupart des dictatures militaires en Amérique latine dans les années 1980 (Argentine, Brésil, Chili) ; et, pour terminer, effondrement des régimes communistes en Europe de l’Est, dont un des épisodes les plus frappants aura été l’exécution du « Génie des Carpates », Ceaucescu, en décembre 1989, au terme d’une procédure expéditive.

Dix ans plus tard, le mouvement de démocratisation est canalisé par Vladimir Poutine, restaurateur d’un pouvoir fort en Russie. Ce modèle inspire actuellement au président turc Erdogan une franche dérive autoritaire. La Chine, qui n’a jamais été une démocratie, renoue sous le président Xi Jinping, arrivé au pouvoir en 2013, avec une forme d’autocratie personnelle qui rappelle Mao.

Plus étonnant encore, les démocraties occidentales sont elles-mêmes atteintes par ce phénomène nouveau, comme le montre l’exemple de Viktor Orbán en Hongrie. Sans parler de la victoire, encore impensable il y a quelques mois, de Donald Trump qui a définitivement consacré ce revirement historique : la plus grande puissance mondiale vient, à son tour, de se doter d’un « homme fort ».

Césarisme et servitude volontaire (...)