
(...) Actualité galopante, largement métapolitique et métadémocratique dans cette Europe. Conformisme sanguinolent des politiciens. Günther Anders et son Obsolescence de l’homme avaient déjà tiré la sonnette d’alarme en son temps :
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“Dans 99 cas sur 100, on considère le totalitarisme comme une tendance d’abord politique ou un système d’abord politique. Je crois que c’est faux. À la différence de cette majorité, on défend ici la thèse que la tendance au totalitaire appartient à l’essence de la machine et qu’à l’origine elle vient du domaine de la technique. Que la tendance inhérente à chaque machine en tant que telle, la tendance à maîtriser le monde, à profiter de façon parasitaire de ces éléments non maîtrisés, à fusionner avec d’autres machines et à co-fonctionner avec elles comme des pièces à l’intérieur d’une machine totale unique constitue le fait fondamental. Et que le totalitarisme politique, aussi épouvantable soit-il, n’est jamais qu’une conséquence et une variante de ce fait technologique fondamental. (...) Aujourd’hui, il ne suffit plus de transformer le monde ; avant tout, il faut le préserver. Ensuite, nous pourrons le transformer, beaucoup, et même d’une façon révolutionnaire. Mais avant tout, nous devons être conservateurs au sens authentique, conservateurs dans un sens qu’aucun homme qui s’affiche comme conservateur n’accepterait.” (...)
Les événements de ce dernier temps s’y prêtent. Mon cousin Kóstas, estime que la nouvelle situation grecque, et qui n’est pas une “crise” puisque cela dure plus de sept ans déjà, eh bien “aurait-elle pu être évitée... seulement, le consumérisme des années fastes ont conduit les Grecs à la situation actuelle”. (...)
dans les mentalités, c’est l’ère... déjà du troisième tour “des élections” qui se profile, ces derniers scrutins (grecs ou autres) devenant pour tout dire satyriques, au sens je dirais fort complet du terme. (...)
“On doit bien supposer qu’il existe un rapport déterminé entre la terreur des fins et la terreur de la mise au pas : elles sont en rapport inversement proportionnel l’une avec l’autre. Cela signifie que les méthodes de séduction sont d’autant moins sanglantes et d’autant plus humaines que les fins ou les risques au nom desquels on nous met au pas sont plus sanglants et effrayants. Ce qui est incontestable au demeurant, c’est que la question de savoir si c’est un poing totalitaire couvert de sang et nu ou une main soignée et revêtue d’un gant glacé qui nous met au pas est devenue aujourd’hui - aussi incroyable que cela puisse sembler - une question secondaire.”
“Ce qui compte, c’est seulement qu’on souhaite pouvoir compter sur nous pour que nous ne comptions pas. C’est le cas dans les deux variantes.” (...)