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Trier, manger bio, prendre son vélo… ce n’est pas comme ça qu’on sauvera la planète
Article mis en ligne le 6 janvier 2017
dernière modification le 2 janvier 2017

La culpabilisation des individus occulte les véritables causes de la destruction de la planète : le capitalisme et les Etats-nations. Par Slavoj Zizek.

n décembre 2016, des milliers de citadins chinois asphyxiés par le smog ont dû se réfugier à la campagne dans l’espoir d’y trouver une atmosphère plus respirable. Cette « airpocalypse » a affecté 500 millions de personnes. Dans les grandes agglomérations, la vie quotidienne a pris les apparences d’un film post-apocalyptique : les passants équipés de masques à gaz circulaient dans un sinistre brouillard qui recouvrait les rues comme une chape.

Ce contexte a clairement fait apparaître la séparation des classes : avant que le brouillard n’amène à fermer les aéroports, seuls ceux qui avaient les moyens de s’acheter un billet d’avion ont pu quitter les villes. Afin d’exonérer les autorités, les législateurs pékinois sont allés jusqu’à envisager de classer le smog au nombre des catastrophes météorologiques, comme s’il s’agissait d’un phénomène naturel, et non d’une conséquence de la pollution industrielle. Une nouvelle catégorie est ainsi venue s’ajouter à la longue liste des réfugiés fuyant les guerres, les sécheresses, les tsunamis, les tremblements de terre et les crises économiques : les réfugiés du smog. (...)