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Centre Primo Levi
Traumatisme… à la folie
Article mis en ligne le 4 septembre 2019

Pourtant sujet à fluctuation, l’actualité retient depuis un an un phénomène « des réfugiés ». Tantôt traité sous l’angle de la catastrophe avec le nombre de morts sur la route de l’exil, tantôt abordé sous forme d’enjeu politique avec la gestion de leur accueil, comme c’est le cas à Calais et diverses autres villes de France.

Le soin dont ils ont cruellement besoin au regard de leur histoire est passé sous silence. Pourtant, l’enjeu est de taille compte tenu de leur situation.

Plusieurs fois le Centre Primo Levi a rappelé l’enjeu de santé publique que représente la prise en charge des réfugiés. Dans ce numéro, nous avons choisi d’approfondir la question du diagnostic tant les conséquences peuvent être lourdes lorsque des erreurs sont commises. En effet, certains symptômes associés au traumatisme lié à la torture, à la violence politique, à la guerre, à la menace peuvent se confondre avec ceux de la psychose : hallucinations visuelles ou sonores, reviviscences, délires, sentiment de persécution, de paranoïa… Les personnes victimes de la violence extrême seraient-elles folles ?

Le travail au Centre Primo Levi permet d’affirmer qu’il n’y a pas plus de folie chez les personnes exilées que parmi la population générale de notre pays.

Cependant, nous pouvons nous interroger sur ce que l’on entend par folie. Largement discutée dans les années 70, il n’est cependant pas aisé de la définir tant elle est polysémique. Un fou se discerne-t-il par ses symptômes ? Par les droits qu’on lui accorde ? Pour les psychologues-psychanalystes du centre de soins, établir rapidement un diagnostic est primordial dans la mesure où il permet d’orienter la prise en charge thérapeutique.

Seule la connaissance des effets de la violence politique et la capacité à déterminer la structure (psychotique, névrotique ou perverse) de la personne permet de ne pas faire d’erreur de diagnostic. Car elles ne sont pas inexistantes dans le système de droit commun. […]