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Transport de matières radioactives : les cheminots du nucléaire s’inquiètent
Article mis en ligne le 9 janvier 2012

Deux à trois trains chargés de déchets radioactifs ou de combustibles nucléaires parcourent la France chaque jour. Ces transports sont considérés comme « sans danger » pour les cheminots qui les convoient, promettent la SNCF et Areva. Mais, en absence de mesures de prévention spécifiques, certains cheminots s’inquiètent. Et rien ne garantit qu’à l’avenir, sur fond de privatisation du rail, ces transports à hauts risques ne soient pas acheminés par des sociétés privées moins regardantes sur la sécurité.

(...) Ils partent des 18 centrales nucléaires vers l’usine de retraitement de La Hague, dans la presqu’île du Cotentin. Certains y restent, stockés en surface. D’autres repartent. L’uranium issu du retraitement s’en va vers Pierrelatte, où il sera à nouveau transformé pour être stockable. Et les déchets de faible et moyenne activités sont expédiés vers le site de stockage de Soulaine, dans l’Aube. « Au total, 500 trains nucléaires, dont seulement 1 sur 10 est étranger, circulent en France chaque année. Soit 2 ou 3 par jour ! » (...)

Chargés par le personnel d’EDF ou d’Areva, les trains sont ensuite préparés par des agents SNCF. (...)

Ces cheminots ne sont pas considérés comme travailleurs du nucléaire. La dose maximale de radiations qu’ils ne doivent pas dépasser est la même que pour le grand public : 1 millisievert (mSv) par an, hors rayonnements naturels et médicaux. Ils ne sont pas astreints à un suivi médical particulier.

Ils sont pourtant soumis, dans le cadre de leur travail, à des risques d’irradiation et de contamination.
(...)

La contamination, c’est le dépôt de matières radioactives hors de l’emballage : « On amène des becquerels sur des terrains où il n’y en a normalement pas, sur les rails par lesquelles passent les convois les jours de pluie, par exemple. » (...)

En 1998, après la révélation d’une importante contamination de wagons castors (nom des conteneurs utilisés pour transporter des déchets radioactifs) assurant le trajet entre la France et l’Allemagne, la Criirad finit par obtenir l’autorisation de réaliser ses propres mesures indépendantes. (...)

Parfois, les gars d’Areva nous disaient : "Ce wagon-là, ne t’en approche pas trop, ou alors vite fait." On essayait alors de faire un peu plus gaffe. Mais, en même temps, la direction nous a toujours dit qu’il n’y avait pas de problème, que c’était fait pour… »
(...)

La SNCF a été sommée à plusieurs reprises par divers inspecteurs du travail de revoir son système d’évaluation des risques pour les cheminots côtoyant les convois nucléaires. En mars 2011, une inspectrice du travail de la Région Île-de-France a ainsi demandé à la société de « procéder à une nouvelle évaluation du risque et d’anticiper les modes opératoires dans le cadre d’intervention en urgence sur ce type de chargement ». Formulées en mars 2011, ces demandes n’ont, pour le moment, pas été suivies d’effets.
(...)

« Nous ne souhaitons pas être débarrassés de ces convois, précise un agent de conduite SNCF. Mais nous voulons le faire dans de bonnes conditions de travail. Et sans mettre notre santé en danger. »
(...)

Ils soulignent aussi que cette mission doit être remplie par une entreprise de service public, où l’on peut se permettre de prendre le temps de vérifier que la sécurité est assurée. « Et où on a une capacité à agir pour que les salariés soient protégés », ajoute Grégory Laloyer, de la CGT. (...)

La présence de compagnies privées sur les rails français les inquiètent beaucoup.(...)

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