
Les partis politiques sont-ils d’accord avec le scénario négaWatt, qui propose économies d’énergie à grande échelle, développement des énergies renouvelables et sortie du nucléaire en 2033 ? Comment réaliser la transition énergétique ? Faut-il renationaliser EDF, Areva et Total ? Mettre en place une tarification sociale de l’énergie ? Quelles sont les échéances possibles pour cette transition ? Du NPA à l’UMP, Basta ! leur a posé la question.
À gauche, les grandes lignes de la transition énergétique esquissée par le scénario négaWatt font l’unanimité. Chose rare quand on commence à aborder les propositions alternatives ! (...)
Au MoDem, on trouve le scénario sympa.
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L’UMP est au contraire très loin de partager les ambitions de négaWatt. Le secrétaire nationale « à la croissance verte » du parti présidentiel, Éric Diard, n’a pu répondre à nos questions compte tenu « du délai trop court » de l’article (6 jours après la sortie du scénario). Pas très compétitif comme réactivité pour un promoteur de la croissance !
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Du côté du FN, on ne semble pas très concerné par ces enjeux (...)
le possible gros sujet de discorde demeure l’avenir des principaux opérateurs français de l’énergie – EDF, GDF-Suez, Areva et Total –, dont les profits seront sérieusement menacés par une telle politique. Front de gauche et NPA proposent de régler le problème en renationalisant ces entreprises. « Nous ne pouvons pas attendre d’entreprises privées qui évoluent dans un système capitaliste de réduire leur vente, ce n’est pas leur objectif. Si nous voulons mener cette ambitieuse transition énergétique, nous avons besoin de reprendre les rênes », argumente Corinne Morel-Darleux (PG). Au PS ou du côté des écologistes, on se veut plus nuancé.
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Si le sort d’EDF semble faire consensus, qu’en est-il de l’avenir des salariés actuels du secteur ? Ceux-ci risquent de percevoir ces grands bouleversements comme la destruction programmée de leur emploi. (...)
Mais, même en cas de sortie du nucléaire, les emplois d’Areva ne seront pas menacés : il faudra des décennies pour gérer les démantèlements, et des siècles pour s’occuper des déchets. Quant à Total, « si le groupe met tous ses moyens sur les énergies renouvelables, plutôt que pour aller pomper la dernière goutte de pétrole dans les sables bitumineux ou en Arctique, il arrivera à trouver une place dans le dispositif », suggère Yannick Jadot (EELV). Voilà Christophe de Margerie, son PDG, et ses actionnaires prévenus.
Reste que même les partisans les plus fervents de la renationalisation d’EDF estiment que c’est une condition nécessaire mais pas suffisante.
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