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Traité international sur les armes : L’ONU échoue encore à réglementer leur commerce
Article mis en ligne le 29 mars 2013

Les pays membres de l’ONU ont échoué jeudi, après dix jours de tractations, à s’entendre par consensus sur un traité réglementant le commerce international des armes classiques, en raison du blocage de l’Iran, de la Corée du Nord et de la Syrie.

Ces trois pays ont affirmé formellement et par deux fois leur opposition au texte. « Il n’y a pas de consensus pour l’adoption », a alors conclu le président de la conférence, le diplomate australien Peter Woolcott. De nombreux pays, dont les Etats-Unis, les Européens et la plupart des Etats d’Afrique et d’Amérique latine, ont soutenu l’idée, avancée par le Kenya, d’envoyer le texte à l’Assemblée générale de l’ONU « pour adoption dès que possible ».

Quand elle avait convoqué cette conférence dans une résolution en décembre, l’Assemblée avait prévu cette possibilité. Elle pourrait se saisir du dossier dès la semaine prochaine, avec de bonnes chances que le texte soit adopté à la majorité des deux tiers (130 des 193 pays membres). Le Mexique avait suggéré de passer outre au blocage de Téhéran, Damas et Pyongyang mais la Russie s’y est vivement opposée, dénonçant une « manipulation du consensus ». (...)

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est déclaré « profondément déçu de cet échec ». Il a jugé le projet de traité « équilibré » et souhaité que les pays membres « continuent leurs efforts » pour qu’il entre en vigueur « dès que possible ».

« Le monde a été pris en otage par trois pays », a déploré Anna Macdonald de l’ONG Oxfam.

« Le traité deviendra une réalité, c’est une question de temps », a-t-elle affirmé. Brian Wood, responsable du dossier pour Amnesty, a jugé « profondément cynique » l’attitude des trois pays et a appelé « à adopter le traité dès que possible » à l’Assemblée générale. (...)

Le projet de traité vise à moraliser les ventes d’armes conventionnelles, un marché de 80 milliards de dollars par an. Son principe est que chaque pays évalue, avant toute transaction, si les armes vendues risquent d’être utilisées pour contourner un embargo international, commettre un génocide ou d’autres « violations graves » des droits de l’homme, ou si elles peuvent tomber aux mains de terroristes ou de criminels. Les armements couverts vont du pistolet aux avions et navires de guerre en passant par les missiles.